Une inflation (officielle) à deux chiffres aux Etats-Unis ?

Non, on en est encore pas là. Les "trucs" statistiques sont là pour l'empécher bien que la croissance de la masse monataire M3 ait dépassé ce "score" avant d'avoir disparu des statistiques américaines

Cependant, l'inflation mesurée par l'indice des prix à la consommation pourrait bien grimper à 6% aux États-Unis lors des six prochains mois.

C'est du moins ce qu'affirme Jeff Rubin, économiste en chef de Marchés mondiaux CIBC, dans un rapport intitulé The Return of Six Percent Inflation publié mercredi.

Selon lui, une inflation aussi importante forcera la Réserve fédérale des États-Unis à hausser son taux directeur de deux points de pourcentage.

Jeff Rubin souligne qu'un tel taux d'inflation n'a pas été vu depuis les années 1990 et qu'à l'époque, ça n'a duré que quatre mois.

«La dernière période prolongée pendant laquelle l'inflation a progressé à un rythme aussi élevé aux États-Unis remonte à 1982, au beau milieu de la période de stagflation ayant suivi le deuxième choc pétrolier de l'OPEP», se souvient l'économiste en chef.

Le principal motif invoqué pour justifier le chiffre de 6% est la flambée des prix de l'énergie, qui affecte les consommateurs quand ils font le plein.

Toutefois, les travailleurs américains seraient dorénavant mieux protégés de la concurrence chinoise car les prix de l'énergie rendent l'expédition de marchandises beaucoup plus coûteuse.

Tout cela pourrait ramener les indemnités de vie chère au menu lors des négociations salariales en Amérique du Nord, particulièrement au sein du secteur manufacturier, où les syndicats disposent d'un pouvoir de négociation.

Si les salaires et l'inflation montaient, les taux d'intérêt suivraient la courbe avec une hausse de 200 points de base, dit Jeff Rubin. «Si l'on se fie au passé, nous pourrons nous estimer très chanceux si c'est tout ce que la Réserve fédérale doit faire.»

L'économiste s'inquiète des prix pétroliers car l'approvisionnement en or noir est sous pression.

La demande a explosé et le Moyen-Orient fournit 700 000 barils de brut par jour de moins depuis 2007, alors que sa propre consommation a augmenté de 300 000 barils.

«Cette hausse correspond à celle enregistrée par la Chine, pays dont la population est quatre fois plus élevée», indique M. Rubin.

Enfin, Marchés mondiaux CIBC souligne que les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole ont tendance à subventionner la consommation de pétrole, ce qui ne fait rien pour rendre l'or noir plus abordable dans le reste du monde.