Merrill Lynch prend les investisseurs pour des idiots...

...et ils ne sont pas les seuls...

Je crois qu'avec la dernière annonce de dépréciation d'actifs annoncée par Merrill hier les banques ont atteint un nouveau niveau de culot...

La banque d'affaires et société de Bourse Merrill Lynch (MER) a annoncé lundi de nouvelles dépréciations liées à son désengagement de dettes risquées et annoncé une émission d’actions pour 8,5G$ US.

La dépréciation, d'un montant de 5,7G$ avant impôt, sera comptabilisée au troisième trimestre. Il y a moins de 15 jours, Merrill Lynch a annoncé une perte de 4,9G$ pour le deuxième trimestre, reflet de plus de neuf milliards de dépréciations. Touchée de plein fouet par la crise des crédits à risque hypothécaires, Merrill Lynch a perdu 19,2G$ au cours de l'année écoulée et a passé pour 40G$ de dépréciations.

Pour se remettre à flot, Merrill vient de vendre pour 4,43G$ sa participation de 20% dans l'agence d'informations financières Bloomberg. Les dernières dépréciations annoncées lundi risquent de susciter de nouvelles questions sur la capacité de son directeur général John Thain à redresser la grande maison de Wall Street, souligne l’agence Reuters. Celui-ci avait indiqué il y a quelques temps que Merrill avait levé plus de capitaux que nécessaire.

Merrill a annoncé la vente pour 6,7G$ ou 0,22$ pour un dollar de CDO (collateralized debt obligations) d'une valeur faciale de 30,6G$ à un affilié du fonds de capital-investisssement Lone Star. Cela se traduira par une dépréciation de 4,4G$. La nature de la vente de feu de cette transaction ajoute aux inquiétudes au sujet de la crise financière mondiale, qui a déjà généré des radiations et à des pertes de plus de 400G$ chez d’importantes banques.

Toujours dans le cadre de la réduction de ses risques, Merrill Lynch a par ailleurs accepté de participer au sauvetage du rehausseur de crédit Security Capital Assurance en annulant 3,5 milliards de CDS (crédit default swaps) contre 500M$.

Cela, ainsi que d'autres règlements possibles de positions dans les CDO, se traduira par une dépréciation de 1,3G$. En après-Bourse, lundi, Merrill semblait hésitante après avoir fini en repli de près de 12% à 24,33$.


Et voici un résumé des dépréciations d'actif successives :

Je crois vraiment que les dirigeants de ces banques pensent que si ils annoncent les mauvaises nouvelles petit à petit, et souscrivent tous aux augmentations de capital des uns et des autres cela passera mieux auprès des investisseurs.

Il s'agit d'une torture lente...

A un moment donné cependant, cela risque de craquer à cause d'un épuisement total de ce qu'il leur reste de crédibilité.

Source : Economic data, Canoe