Argent : inflation ou récession ?...


Article intéressant provenant de Diapason Commodities Management.

Cependant j'émettrais quelques réserves... (à la suite de l'extrait)

"Indubitablement, l'argent est depuis quelque temps déjà le miroir –déformant ?... - de la lutte sans merci dans laquelle sont engagées les plus hautes instances financières mondiales... Cruel reflet, à la Dorian Gray, des atermoiements des grandes banques centrales, l'argent navigue donc à vue dans les remous d'un étroit canal, entre 16 et 18 dollars, ballotté au gré des rapides inflationnistes et d'un violent contre-courant de ralentissement économique...
Sur le fond, il s'agit d'une dynamique tout à fait logique : d'une part, l'argent bénéficie, au même titre que l'or et le platine, de la nette résurgence des anticipations inflationnistes depuis le début d'année, ce qui explique, par delà les ponctuelles interruptions de la production mondiale alimentées par des grèves récurrentes dans les mines péruviennes, l'essentiel des gains du précieux métal en 2008...
D'autre part, il pâtit, compte tenu de sa composante industrielle, des craintes d'essoufflement progressif voire programmé de l'économie mondiale. Et, dans un tel contexte, force est de souligner que les évolutions, pour le moins contrastées, des différents métaux de base ces derniers jours pèsent actuellement sur la dynamique haussière du métal argenté.

Mais le plus significatif dans tout cela, c'est que, malgré la multiplication des divers scenarii de cataclysme économique, l'argent nargue littéralement la véritable égérie du compartiment : l'or n'affiche ainsi qu'une performance relativement modeste de 10 % en 2008 tandis que l'argent, lui, s'adjuge déjà plus de 20 %
La conclusion est claire : récession ou pas, l'argent s'apprécie beaucoup plus vite que l'or dès lors que l'inflation s'emballe et que les investisseurs cherchent des valeurs refuges... Et ce d'autant plus qu'il reste peu cher en valeur tant réelle que relative (L'argent vaut 50 fois moins cher que l'or alors qu'il n'est que 16 fois plus abondant que ce dernier dans la croûte terrestre...). Alors, inflation ou récession ?... En tout état de cause, il semblerait bien que l'argent, à l'instar de Mr Trichet, ait déjà tranché..."
Un point sur lequel je suis bien d'accord : les métaux précieux émettent un message clair concernant l'inflation, et se distinguent des autres matières premières industrielles.
Cependant je suis plus nuancé concernant la surperformance de l'argent sur l'or.
Une étude attentive de la période haussière depuis le début des années 2000 montre que l'argent et l'or ont une performance équivalente. L'or a surperformé entre 1999 et Juin 2003, puis ce fut le tour de l'argent de Juin 2003 à aujourd'hui.

Au final la performance est la même et le ratio or/argent lui aussi revenu à son point de départ (51 ,4 au jour d'aujourd'hui, la même chose qu'en septembre 1999)
Les 6 premiers mois de 2008 ne sont pas suffisamment significatif pour déterminer une tendance.

Par contre il est sûr qu'historiquement (c'est à dire pendant des siècles) l'or valait entre 15 et 16 fois plus que l'argent(ratio de 15,5 fréquemment incrit dans les lois de l'époque), ce qui est très loin du ratio actuel qui a été causé par l'accroissement "industriel" de la production d'argent qui est un sous-produit de l'extraction d'autres métaux industriels.

Cela a fini par convaincre tout le monde que l'argent est un métal industriel avant tout.

Mais finalement, ce qui me parait clair sur l'évolution des 7 dernières années très proche de celle de l'or , c'est que l'argent (malgré ses applications industrielles) est avant toute chose un métal monétaire comme l'or.

D'ailleurs, il faut noter qu'il l'a toujours été et que les premières monnaies étaient d'argent, avant d'être en or (*)

Dans l'immédiat je pense que l'or et l'argent vont continuer à évoluer en tandem, avec juste un peu plus de volatilité sur l'argent.

(*) au 5ème millénaire avant JC, les Sumériens utilisaient des barres d'argent, juste avant l'utilisation des barres en or par les Egyptiens.