Le mois de Juin va être chaud en Bourse.


Edito

Il y a des vautours qui planent au-dessus de Lehman Brothers, et Ben Bernanke nous fait une déclaration sur le dollar qui ressemble plus à une méthode désespérée qu'à une défense du dollar.

Je m'explique : il semble évident si l'on veut bien lire entre les lignes que la FED commence à être à court de solutions.

Pourquoi ?

Lors des précédents soubresauts de l'été dernier, puis de Janvier et Mars 2008, elle a déjà brûlé une bonne partie de ses cartouches, et le marché a rapidement interprété ses actions comme une porte ouverte à l'inflation : d'où l'envolée des métières premières.

Donc l'efficacité des ses futures mesures sera faible par rapport à l'effet inflationniste, puisque toutes les liquidités dégagées vont se parquer dans les matières premières, avec les effets contre-productifs que l'on connait.


Cependant, ma profonde conviction depuis longtemps (cf : “Entre la récession et l'inflation...”) est que cela ne l'empêchera pas de poursuivre sa politique inflationniste malgré les bonnes paroles.

L'alternative de la hausse des taux est tout simplement impensable dans le contexte actuel. En gros, Bernanke nous mène en bateau lorsqu'il parle de défendre le dollar, tout comme Paulson a répété cette litanie depuis des années avec les effets bénéfiques sur le dollar que l'on a pu observer...

Bernanke aujourd'hui espère avoir le beurre (faire remonter la valeur du dollar) et l'argent du beurre (ne pas avoir à remonter les taux). Mais cela ne se passe pas comme ça dans le monde d'aujourd'hui.

Et ce qui m'incite à penser que les jours et semaines à venir vont être chauds, c'est que les rumeurs autour de Lehman et les baisses des bancaires annoncent de nouveaux ennuis qui peuvent aller très loin. Car Bernanke nous montre par son discours innhabituel sur le dollar, qu'il espère un répit qu'il n'aura pas.

Les injections de liquidités vont reprendre de plus belle, ce qui est encore plus inflationniste que les baisses de taux, mais ne sera bien évidemment pas annoncé comme tel : rappelez vous le mois de Janvier (le “Martin Luther King's day” suivi du “Kerviel Day”, qui a abouti à une intervention sans précédent de la FED, puis du sauvetage in extremis de Bear Stearns par JP Morgan avec des crédits de la FED. Les mesures prises sont de plus en plus désespérées.


A court terme, tous les actifs vont être emportés par la baisse, y compris le pétrole et l'or, comme chaque fois que le “credit crunch” se fait sentir.

A moyen terme, lorsque la poussière sera retombée, les matières premières atteindront de nouveaux plus haut.

Cette dynamique est loin d'être terminée.