Dinde de Noël et théorie du cygne noir



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Taleb appelle “cygne noir” un événement imprévisible qui a une faible probabilité de se produire mais qui, s’il se réalise, a des conséquences énormes.

Pourquoi ce nom de “cygne noir” ? Parce que l’expression “cygne noir” désigne un événement hautement improbable, et que le cygne noir est ici l’illustration d’un biais cognitif : si l’on ne croise que des cygnes blancs, on pourra en déduire abusivement que tous les cygnes sont blancs.

C’est ce qu’ont cru les Européens avant de découvrir l’existence des cygnes noirs en Australie.


Cygne noir
Cygne noir

Taleb a voulu théoriser ainsi le fait que nous construisons des raisonnements à partir d’informations incomplètes, ce qui nous conduit à des conclusions erronées.
Mais aussi que plus nous accumulons d’informations qui renforcent ce biais cognitif (plus nous observons de cygnes blancs), plus nous sommes susceptibles de voir ces informations infirmées par l’apparition d’un « cygne noir » totalement imprévisible. Le cygne noir illustre donc un paradoxe.
Dès lors, toute prévision du futur ne peut fonctionner et ne fait que renforcer l’impact du « cygne noir » lorsqu’il survient.

L’exemple de la dinde de Noël

Taleb a notamment appliqué sa théorie à la finance. Il l’a explicitée avec l’exemple de la dinde, fourni par le mathématicien, logicien et philosophe Bertrand Russell.
Celui-ci imaginait une dinde qui serait nourrie chaque jour par un fermier dans le but d’être mangée à Noël. Au fil du temps, elle finit par se forger une idée optimiste de son univers, où les humains sont gentils et attentionnés. Le temps qui passe semble confirmer sa vision du monde mais la rapproche paradoxalement du « cygne noir » de son exécution à Noël.


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Russell et Taleb voyaient cette dinde comme une métaphore des économistes.

L'évolution récente des indices boursiers me rappelle immanquablement cette métaphore :