Evolution des taux d'intérêt réels


Il s'agit sans doute du meilleur argument en faveur d'un scenario inflationniste, plutôt que deflationniste : Les taux d'intérêts réels (taux nominatifs corrigés par l'inflation) sont très bas actuellement, et même historiquement bas.

La situation actuelle à cet égard n'a donc rien à voir avec celle de la crise des années 30, lorsque ces taux d'intérêts réels étaient exceptionnellement hauts.

Je veux bien être sensible aux arguments des "déflationnistes", surtout lorsque l'on voit que tout baisse sans exception depuis Janvier, mais il faudrait quand même prendre un peu de recul, avant de se prononcer.

Si l'on prend l'année écoulée par exemple en glissement, et non l'évolution depuis Janvier 2008. On observe bien une divergence entre matières premières (qui sont précurseurs de l'inflation) et marchés actions.
Et depuis le début de la décennie, c'est encore plus flagrant.

Pourtant malgré cela nous continuons d'une part à ne regarder que les variations à court-terme, et surtout se concentrer uniquement sur les cours "nominaux" absolus, et non relatifs.

Mon opinion est que la baisse de certains actifs est surtout flagrante lorsque l'on la compare à l'inflation. Les valeurs nominales ne veulent donc plus rien dire.
Mais le problème est que nous avons été habitué pendant 20 ans à oublier l'inflation, ce qui nous pousse à tenir compte excessivement du nominal.

Même lorsque l'on parle de l'inflation (comme il y a quelques mois), le phénomène est mal compris et analysé, puisque l'on parle toujours d'offre et de demande et donc de prix en termes absolus et non relatifs.

Cela est vrai aussi à propos de l'immobilier par exemple.
On parle désormais beaucoup de baisse de l'immobilier, mais en réalité la baisse "nominale" est très limitée. Le gros de la baisse jusqu'à présent se fait sur les prix "réels" corrigés de l'inflation.

Et je pense que la baisse de l'immobilier va continuer à être "amortie" par la politique inflationniste des Banques Centrales (même la BCE en dépit des discours).

Cela permet d'éviter la panique.
Il faut une baisse "en bon ordre" et la plus indolore possible.

Mais il y a quand même bien une baisse "réelle". Pareil pour les marchés actions.

Informations complémentaires : Article de Peter Brimelow et Edwin Rubenstein au sujet des taux d'intérêts réels