Notes sur l'Interview Gael Giraud dans "Blast"

 Je viens d'écouter Gael Giraud dans son interview par Blast (https://www.youtube.com/watch?v=L_vqi3nYWAs)


Bien évidemment je suis d'accord avec beaucoup de ses analyses.


En particulier : 

- l'accent mis sur l'alerte écologique

- l'idéologie destructices des élites économiques et politiques (publiques et privées)

- le risque d'un krach financier causé par ces politiques


Par contre , si l'on rentre dans le détail de son analyse Macro-économique, ce qui m'a interpellé, c'est son insistance que nous sommes en déflation.

Personnellement, ma thèse (que j'ai développé récemment), c'est que nous sommes en réalité dans un phénomène inflationniste mais qui n'est pas correctement mesuré par les statistiques actuelles puisqu'elles ne mesurent pas l'impact des bulles financières. Peut-être que je me trompe.


Mais peut-être qu'il s'agit d'un problème de définition du phénomène de l'inflation.

S'agit il uniquement des prix à la consommation (et de quelle consommation parle t-on) ou bien s'agit-il de masse monétaire (et de quelle masse monétaire parle-ton).


Là où on peut être d'accord, en tout cas, c'est que la vélocité de la monnaie diminue inexorablement, et que les banques centrales compensent par un accroissement de la masse monétaire.


C'est à dire que l'activité économique réelle diminue et que les BC compensent par l'injection de monnaie (au prix d'un accroissement de la dette privée). Cette injection de monnaie étant fictive de toute façon (sans rapport avec la véritable activité économique), elle aboutit à une fiction d'inflation. 

Cela produit un décalage croissant entre "économie réelle" et spéculation.

D'où les écarts de plus en plus croissants des indices boursiers avec la valorisation "fondamentale" des entreprises sous-jacentes.


Enfin, bref. Finalement je suis assez d'accord avec la thèse déflationniste, dans le sens de réduction de la croissance économique (qui est elle même en corrélation avec le "Peak Energy" qui a déjà été atteint, cf Jancovici qui y fait également référence et considère que les indicateurs économiques sont en grande partie fictifs).

Cependant, la politique monétaire provoque une hausse du prix des actifs financiers, qui par ricochet, finit par entrainer une hausse des prix à la consommation et donc une tension pour les plus pauvres. 

Le cas le plus dramatique est celui de la hausse de certaines denrées alimentaires dans certains pays à la suite de poussée spéculative sur certaines matières premières comme le blé, le mais, etc...

Par la suite, ce désordre est ensuite corrigé violemment par un krach qui produit à nouveau des dégats sociaux, sous forme de réduction de l'activité économique.

Si l'on observe l'activité réelle, sur le long terme on constatera une baisse, ou, au mieux une stagnation de l'économie réelle, qui impacte en premier lieu, les plus vulnérable, tout en laissant indemnes, les plus privilégiés. C'est cela l'effet de la politique monétaire depuis 20 ans au moins, et c'est sans doute à cause de l'épuisement du modèle de croissance économique, et la déflation "structurelle" à laquelle fait allusion Gael Giraud.