Rien de nouveau sous le soleil

Avec la volatilité actuelle sur les marchés financiers, Gold et Silver sont une fois encore victimes collatérales des fortes corrections sur les marchés obligataires et marchés actions.
Cela a été déjà le cas en Mai 2006 (très fortement car l'once était alors au plus haut) et plus récemment en Février 2007 (un peu moins fortement).

Aujourd'hui, je constate que cette correction est relativement limitée, mais frustrante pour les investisseurs dans le métal jaune qui espèrent (à juste raison) une réaction inverse au marché action.

Or, dans ces observations il faut distinguer les évolutions à court terme des tendances historiques lourdes.

L'Or a toujours été inversement corrélé avec les marchés action, et 2 ans de données ne vont probablement pas changer cet état de fait statistique.

L'Or subit toujours une consolidation horizontale depuis le printemps 2006 après un excès haussier qui a culminé en Mai.

Par ailleurs l'Or subit les ventes des banques centrales et le scepticisme de beaucoup d'investisseurs.
Dans ces conditions les positions Shorts des grosses banques d'affaires ont été capables d'endiguer la hausse plusieurs fois et d'effrayer les investisseurs dans l'or à court terme (souvent au travers de futures, certificats et autres ETF de plus en plus accessibles au grand public).

Dans le même temps la baisse à chaque fois été relativement limitée parce qu'elle a été stoppée par la demande d'or physique qui est une tendance lourde et en pleine croissance, surtout en provenance des géants en devenir que sont l'Inde et la Chine.

Il y a donc bien deux types d'investisseurs dans l'or, les investisseurs dans l'or "Papier" et plutôt court terme, qui sont aisément manipulables par des gros investisseurs parce que leur horizon est court et leurs émotions sont vives, et d'autre part des investisseurs qui misent avant tout sur l'or par sécurité ou tradition, qui investissent dans l'or physique (que ce soient des lingots, des pièces ou bien de magnifiques bijoux donnés en cadeaux de mariage aux jeunes indiennes).
Cette dernière catégorie est une marée lente mais inexorable qui finira par déborder les ventes des banques centrales.

Historiquement, les banques centrales ont les pires résultats de trading. Exemple : la banque d'Angleterre a vendu en 2000-2001 une grande quantité d'or au plus bas historique qu'on a qualifié de "relique barbare" (en reprenant une citation de Keynes, qui n'a pas toujours raison)

Lorsque les vannes auront lâché elles suivront et amplifieront la hausse de l'or pour renflouer leur réserve et rassurer le public quant à la crédibilité de la monnaie papier.

Cette longue période de consolidation est donc logique et nécessaire.
Elle se débarrassera de beaucoup de spéculateurs, et seuls les plus patients en récolteront les fruits.