Hypothèses concernant la politique monétaire : déconstruction du discours dominant



Mes hypothèses sont les suivantes :

  • La mesure de l'inflation est fausse car elle ne tient pas compte de l'inflation du prix des actifs, et notamment les actifs immobiliers qui impactent les particuliers
  • Or, les mesures accommodantes des banques centrales censées favoriser la croissance ont pour effet principal l'inflation du prix des actifs
  • Ce contexte d'inflation du prix des actifs contribue à l'accroissement des inégalité. Car, non seulement il aboutit à un transfert de richesse vers les actionnaires majoritaires (et non les épargnants) via les dividendes, rachats, d'ac
    tion et différents autres transferts. Mais en plus, la rentabilité exigée se traduit par une pression accrue sur les salaires.


Corollaire :



L'effet richesse ("Wealth Effect") tel qu'il a été théorisé (cf : https://en.wikipedia.org/wiki/Wealth_effect) , a un effet très limité puisque la hausse du prix des actifs n'entraine pas une croissance proportionnelle de la consommation. C'est logique puisque très peu de consommateurs sont concernés par cet enrichissement effectif. Quant aux plus riches, leurs budget de consommation en proportion de leurs revenus, est limité . A partir d'un certain nombre de repas au restaurant, de séjours de luxe, de Porsche de Ferrari et de Yacht, il est impossible de consommer le surcroit de richesse, qui va plutôt se parquer dans des investissements supplémentaires (Immobilier, Objets d'art, etc...) qui ne se traduisent pas par un surcroit de consommation et donc de croissance. Il a été prouvé maintes fois que le "ruissellement" ("Trickle Down Economics") ne fonctionne pas pour cette raison.


Conclusion et propositions :



En réalité, pour une vraie politique économique efficace et surtout progressiste, le "policy mix", devrait être monétairement rigoureux (pour éviter le gonflement de bulle financière), tout en étant fiscalement et budgétairement beaucoup plus généreux, spécialement pour les classes moyennes et pauvres, et les investissements socialement et écologiquement utiles : favoriser l'éducation et les investissements dans la transition écologique.


Cela va inévitablement contre les intérêts des 0,1% les plus riches, qui profitent du status quo et ont tout intérêt via leurs relais politique et médiatique à faire diversion et ce qui rend difficile ce changement de paradigme.


Donc jusqu'à présent , on fait exactement le contraire dans le "policy mix". On limite au maximum les marges budgétaires des états au nom du "sérieux" et de la soi-disant rigueur budgétaire (la fameuse analogie fallacieuse avec le budget d'un ménage) , et ensuite on compte sur la politique monétaire accomodante, en espérant des retombées négatives sur l'économie des mesures de plus en plus créatives et extrêmes de création monétaires, qui ne contribuent en rien à la croissance économiques et au bien-être général, pour les raisons décrites plus haut.


Cette politique a cours depuis très longtemps. Elle a démontré son inefficacité durant les 40 dernières années , et a montré son absurdité au moment de la crise du COVID-19.
Certains problèmes ne peuvent se résoudre par la politique monétaire mais par l'action de l'Etat, qui doit être bien financé pour être bien organisé et outillé.


Le démantèlement de l'Etat est non seulement injuste et anti-démocratique, puisqu'il nuit à l'intérêt génral, mais aussi économiquement inefficace.


En bout de course, cette politique est même dangereuse à cause de la montée des tensions sociales et inter-ethniques, et aussi dangereuse pour le réchauffement climatique.


La restriction des mesures budgétaires et le gonflement de bulles financières spéculatives, retardent les efforts en faveur de la transition écologique,


Par ailleurs cette politique est aussi irresponsable d'un point de vue climatique, puisque les émissions de gaz à effet de serre par habitant sont considérablement plus élevées pour les personnes les plus riches de la planète.


En faisant des "cadeaux" à cette catégorie de population, on aggrave en fait le phénomène des émissions de gaz à effet de serre par habitant.


Mais évidemment, ce n'est pas comme cela que cette classe voudrait que l'on présent ce problème...