Article par Simiota cité par Paul Jorion
Selon un article du Guardian, Boris Johnson, flanqué de deux conseillers scientifiques, a semble-t-il déclaré qu’il faudrait passer par la « herd immunity », l’immunité de groupe, quand 60% des gens auront eu à faire au virus, ce qui fait qu’il ne pourra plus se propager.
Pouvoir dire à l’avance comme cela qu’on va sacrifier autant que lors des moments les plus meurtriers des grandes guerres (Verdun, Dunkerque), soit 300.000 à 500.000 à la louche, — mais bon, dans le non-dit, sans doute que des gens « not fit », un peu trop vieux, quoi, — est proprement hallucinant.
Au vu des autres pays de cette taille, qui vont maintenir des mortalités sans doute en-dessous de 20.000 (même en Italie, on peut encore l’espérer : +600/j au pic, *30 jour (largeur pic) = 18.000), c’est cracher à la face de tout ce qui a pu ressembler à un État-providence. « How dare you, Boris ? ».
Le pire est qu’il ne me semble s’agir que de la résurgence de la vieille idéologie des punitions corporelles qui a eu du mal à disparaitre chez les Britons, et dans le cercle des « hautes formations » (Eton), il en reste sans doute une perverse nostalgie. Avec le rêve tout aussi malsain d’être « le peuple prêt à tout » pour la suite, eux seront immunisés… sauf si Cov-02xx avait le mauvais goût de muter, Boris, il faudrait alors en remettre une louche.
La dislocation de l’Europe semble s’accroitre en proportion de la dureté des épreuves à surmonter. N’enterrons pas la vigilance à notre fraternité sous celle visant une contagion que l’on peut rendre de brève durée.