S&P500 vs Gold : Où en est-t-on ?

L'indice S&P 500 divisé par le cours de l'or en dollar est sans doute d'un des ratios que j'observe le plus attentivement depuis de nombreuses années.
Pour rappel, voici un petit résumé historique sous forme de Graph jusqu'à 2024 (je reviendrai sur les 12 derniers mois ensuite) : 

L'histoire de ces 20 dernières années est l'histoire d'un sauvetage in-extremis de la "planète Finance" suite à la grande crise financière de 2008 et la crise consécutive de l'euro en 2011.

Le "Whatever it takes" du président de la BCE Mario Draghi (ex banquier de Goldman Sachs) en 2011, ainsi que les multiples vagues de Quantitative Easing ainsi que les sauvetages de banques en faillite et les dépenses massives lors du COVID, ont temporairement stabilisé le système financier qui est pourtant fondamentalement pourri de l'intérieur. 

En bref, ils ont préservé les apparences et propulsé les bourses à de nouveaux sommets, y compris par rapport à l'or.

Ce ratio S&P500/Gold Ounce, bien qu'il ne soit pas suivi par le grand public, représente en effet l'appréciation réelle de la Bourse, en tenant compte de l'Inflation. Le cours de l'Or est un proxy pour la mesure réelle de l'inflation, car les indices de l'inflation "officiels" sont bien trop manipulés systématiquement pour être crédibles..

Donc en 2011, le système a été stabilisé, les apparences préservées et la bulle spéculative alimentée par l'appât du gain et la frénésie a pu être regonflée, symbolisée par les "magnificent 7" et leurs valorisations délirantes.

Mais en réalité, après la crise du COVID, cette normalisation a pris du plomb dans l'aile. Pendant les confinements et après, l'économie n'a pu être "sauvée" et redémarrée qu'au prix d'injections massives et inédites de liquidité des banques centrales, et le ratio S&P500/Gold a reflété cela. Il n'est revenu qu'au niveau pre-COVID et guère plus haut. Depuis il a stagné.

Ce qui s'est passé depuis c'est que le soufflé est en train de retomber et la tendance amorcée dès 2000 risque de reprendre ses droits.

Les apparences préservées reposent avant tout sur la prépondérance et la puissance (apparente) des Etats-Unis. Mais paradoxalement, le mouvement MAGA  et son erratique promoteur Trump, est en train de révéler à la terre entière les faiblesses structurelles de l'empire américain, et partant de là, de toute la planète finance.

Voici ce qu'il s'est passé sur le ratio sur les 12 derniers mois :

 On voit bien que la chute relative de la bourse n'a pas commencé avec l'annonce des droits de douane, mais bien avant.

Après une hausse lors de son élection, les premiers mois tonitruants de Trump 2.0 se sont accompagnés d'un marché boursier en baisse relativement à l'or.

Maintenant, la question est "est-ce que le point bas de la fin Avril représente un retournement majeur ? Ou bien est-ce que la tendance baissière va se poursuivre ?

La question pourrait aussi se résumer à : Est-ce que Trump va se contrôler, ou est-ce que le naturel va reprendre le dessus ?

En réalité je dis cela en plaisantant, car le mouvement MAGA ne se limite pas à Trump et son état psychologique. 

Il s'agit d'une tendance lourde à l'unilatéralisme et l'isolationisme, qui ne fait que précipiter le déclin du "globalisme" tant décrié et donc, en fin de compte, la "planète finance", (qui, soit dit en passant vivait très bien avec les déficits depuis des décennies et s'en nourrissait même).

Dans ces conditions, est-ce que Trump va se préoccuper autant de la bonne santé boursière que lors de son premier mandat ? Je ne crois pas que l'on devrait compter dessus.

Quand nous obervons les décideurs, il est important de regarder ce qu'ils font plutôt que d'écouter ce qu'ils disent.

Au delà des intentions de Trump et de son clan (qui ont de multiples moyens de s'enrichir même avec un marché boursier en baisse) ce qui compte ce sont les fondamentaux. Et les fondamentaux pointent vers un retour de balancier après 40 ans de politique monétaire accomodante dont les effets sont toujours plus faibles et plus stériles pour l'économie réelle et les 99% de la population.

L'évolution des rendement des Obligations d'Etat américaines pointent aussi dans cette direction puisqu'elles ont cassé une pente descendante de 40 ans.

Par ailleurs l'endettement excessif des Etats-Unis  (et de quelques autres pays développés, à commencer par la France), se résoudra inévitablement par un reset et/ou au recours à l'inflation. Dans les deux cas, cela veut dire recourir à la planche à billet, sous n'importe quel prétexte, par exemple en prétendant répondre à une crise (boursière, géopolitique ou sanitaire) qui ne manquera pas de survenir.

Par ailleurs, pour toutes ces raisons et malgré le rebond massif qui a suivi le mini-krach d'Avril, je pense que les indices boursiers vont bientôt se retourner.

Quant au ratio S&P500 vs Gold, il va sans doute précéder cette tendance et il est déjà en train de se retourner à la baisse.

Mon objectif à Court-et Moyen Terme pour le ratio est de 1,40, et à plus long terme un ratio de 1 (c'est à dire que le cours de l'once et l'indice S&P500 seront égaux, peut-être entre 4000 et 5000 (en fonction de la sévérité du krach et/ou des moyens employés pour la RE-flation).

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