Le débat ou plutôt la question actuelle qui est posée par la marché des actions, qui bat des records sur fond d'une économie catastrophique, pourrait se poser ainsi :
- d'un coté, certains (de plus en plus minoritaire et souvent moqués sur les forums et les réseaux sociaux) partent du principe que rien n'a vraiment changé et qu'il s'agit d'une bulle spéculative, comme il y a en a eu bien d'autres avant depuis l'aube du capitalisme. Depuis la fièvre des tulipes en Hollande au 16ème siècle, jusqu'à la bulle des Dot.com en 2000, ces phénomènes de folie collective se reproduisent régulièrement, et se finissent toujours par un retour violent à des valorisations "normales". Ils prédisent la correction ou le krach à venir, mais comme il est très difficile d'en prévoir l'échéance, à mesure que le temps passe, leur crédibilité s'érode.
- de l'autre coté, il y a la conviction désormais largement partagée par certains que les banques centrales, et la FED en particulier sont capables d'enrayer n'importe quelle baisse du marché et donc d'assurer une hausse continue du prix des actifs, malgré une économie catastrophique. Il lui suffirait pour cela d'ouvrir toujours plus grand les vannes des liquidités, qui vont se placer naturellement sur n'importe quel actif assurant une hausse (à défaut de rendement). Et ce mouvement s'entretient de lui même. Il n'y a donc aucune raison de craindre une baisse et serait idiot de ne pas en profiter. Sachant que la FED n'a plus de limite, et qu'on a coutume de dire "Don't fight the FED", il serait même inconscient de parier contre elle.
Note pour moi-même :
A l'appui de cette conviction, il y a aussi la conscience de l'importance sociétale et économique du marché boursier dans un pays comme les Etats-Unis. En gros, les américains ne peuvent pas compter sur autre chose que leur portefeuille boursier et leur 401K, pour leur retraite. Et donc, il serait impensable que les autorités laisse le marché s'écrouler. C'est un argument que j'ai entendu mentionné par Marc Fiorentino et qui avait l'allure du bon sens. Mais en y réfléchissant, est-ce vraiment un argument pertinent ? Est-il vraiment impensable qu'un krach se produise, quand on se souvient du précédent de 2007-2008, et surtout des 6 derniers mois de 2020 ?
Est-ce que les autorités obtiennent tout ce qu'elles veulent, comme le prétendent certains adeptes des théories de la conspiration. Ou est-ce qu'elles naviguent plutôt à vue, en essayant soigneusement de cacher leur responsabilité et préserver leurs intérêts.
Je penche plutôt pour cette 2 ème interprétation.