Si on parlait d'immobilier ?
Essai de simplification de l'économie actuelle.
L’immobilier va baisser parce que la hausse était due au crédit.
Avec un « credit crunch » (diminution brutale des crédits accordés), on a donc obligatoirement une baisse de l’immobilier. Point Final.
Maintenant, élaborons…
La majorité des propriétaires peut s’en tirer sans faillite parce que leurs achats ont été effectués il y a longtemps à des prix bien inférieurs.
Dans ce cas-là, disons qu’ils souffriront surtout en ce qui concerne leur fortune virtuelle et leur ego surdimensionné. MAIS pour les acheteurs récents et/ou surendettés, il va y avoir des dégâts et des ménages en détresse.
Evidemment, le cas emblématique est celui des Etats-Unis avec le « Subprime ». Mais comme souvent dans un phénomène de grande ampleur, ce premier symptôme n’est que la partie émergée de l’iceberg.
La masse des emprunteurs américains qui est en train de se retrouver dans le rouge dépasse largement le nombre des emprunteurs « subprime ».
A moyen terme cela va même inclure des emprunteurs européens à commencer par les espagnols et les anglais, mais aussi certains français. Car la mécanique inverse de la bulle immobilière est enclenchée, et les ménages les plus vulnérables ne sont que les précurseurs du mouvement qui s’alimente de lui-même (car plus la valeur de l’immobilier baisse, et plus le nombre de ménage dans le rouge augmente, ce qui en retour provoque de nouvelles baisses de l’immobilier)
A cet égard lorsque l’on voit les toutes récentes publicités sur les prêts avec zero-apport, qui viennent de refleurir sur les affiches et les écrans français (après un hiatus à l’automne quand même dû sans doute à la crise du « subprime » tellement médiatisée l’été dernier), on ne peut qu’écarquiller les yeux devant une tel aveuglement (ou est-ce une panique ?) des organismes financiers.
En deux mots : on prend vraiment les français pour des imbéciles.
Les derniers acheteurs à Paris (qui mystérieusement échappe à la baisse) seront d’ailleurs sans doute ceux qui perdront le plus.
Il s’agit d’un baroud d’honneur, typique d’un début de marché baissier.
En France, on est encore dans la phase de DENEGATION.
Bon j’ai beaucoup parlé d’immobilier. Alors que je parle plutôt du secteur de l'Or habituellement.
En quoi cela concerne l’Or me direz-vous ?
Certains ont pu à une époque (ces deux dernières années en gros), accréditer l’idée que l’or allait baisser avec le ralentissement de l’économie, e plus généralement le phénomène qu’on appelle la déflation.
Chaque baisse du marché des actions s’accompagnait souvent d’une baisse encore plus violente des métaux précieux et des matières premières.
Après tout c’est logique dans un cycle économique classique.
Mais ce raccourci est bien fallacieux comme on s’en est aperçu plus tard.
Et il suffisait d’observer la tendance séculière de l’or pour s’en apercevoir.
Et dans les années 80 on avait justement ce cas de figure avec le phénomène de stagflation (ralentissement économique accompagné d’inflation galopante)
En fait on assiste depuis l’an 2000 à un dégonflement général des « valeurs virtuelles », et une revalorisation des valeurs tangibles.
Mais, me direz-vous l’immobilier est un investissement tangible par excellence, n’est ce pas ?
Oui, à condition qu’on ne le possède pas à crédit, ce qui est devenu le cas dans presque 100% des cas et pour des montants qui sont maintenant parfois supérieurs à la valeur du bien.
Nous voilà revenu au début de cet exposé.
Pour résumer les mouvements actuels sont tout simplement dus à un phénomène de désendettement forcé, après un excès qui est tout simplement inédit dans l’histoire de l’humanité. Jamais on avait vu une bulle financière aussi démesurée.
L’or monte désormais parce que personne n’a jamais acheté de l’or à crédit. On l’achète pour sa valeur intrinsèque uniquement et pour conserver de la valeur.
De la même façon, on achète des matières premières en grande majorité pour des besoins fondamentaux : Se nourrir, s’habiller, se loger.
Ce qui est tragique, et même scandaleux, c’est que la FED en voulant adoucir la crise pour les américains surendettée, provoque du même coup une crise alimentaire extrêmement inflationniste qui a des effets désastreux dans les pays du Tiers-Monde.
Je ne suis pas catastrophiste et je suis même instinctivement optimiste, mais il faut bien se rendre à l’évidence : il y a des nuages sombres qui s’accumulent sur nos têtes, et on assistera de plus en plus à des conflits sur fond de course aux matières premières (c’est déjà la toile de fond de la guerre froide Chine-Russie-Etats-Unis, avec l’Iran en « Special Guest »)
Protégez-vous : achetez de l’or.
Si vous êtes surendetté, réduisez la voilure et vendez parmi vos biens le superflu et/ou le surévalué.
Pensez aussi aux placement monétaires indexés sur l’inflation (mais il faut savoir qu’ils ne protègent que partiellement de l’inflation réelle, car l’indicateur officiel est erroné).
Dernier conseil : si vous êtes salarié, demandez une augmentation, vous le valez bien ! (et surtout, vous allez en avoir besoin)