
Une Macro-Perspective (parfois polémique) sur les marchés financiers et l'économie politique...
mardi 30 juin 2020
Le ratio S&P500/Gold depuis 1 siècle et l'évolution du cours de l'or

samedi 27 juin 2020
Chomsky : Notre priorité est de faire face à la crise environnementale
Traduit par les lecteurs des Crises
(août 2019)

Dans cet article, suite d’un long entretien, Noam Chomsky, intellectuel engagé de renommée mondiale, commente la radicalisation croissante du Parti Républicain, la guerre commerciale actuelle entre Trump et la Chine, l’abandon de la classe ouvrière par les Démocrates et la menace imminente de crise climatique. Vous pouvez lire la partie 1 de cette interview ici, et la partie 2 ici.
David Barsamian : Parlez-nous de l’actuel occupant de la Maison-Blanche. D’une certaine façon, son comportement grossier et grotesque représente une cible assez facile. Les gens peuvent fustiger Trump et se sentir ainsi vertueux. Mais Public Citizen [cercle de pensée et lobby de défense des consommateurs aux USA, NdT] prévient : « Sous Trump, nous assistons chaque jour à un nouveau glissement vers l’autoritarisme ». Cela vous inquiète-t-il ?
Noam Chomsky : Je suis moins inquiet qu’eux. Je pense que le système est assez résilient pour faire face à une personnalité qui défie les juges, les injonctions du Congrès etc. Je pense que Trump est, à bien des égards, sous-estimé. C’est un politicien extrêmement compétent qui réussit très bien dans ce qu’il fait.
Son corps électoral repose sur deux piliers. Tout d’abord l’électorat classique du Parti Républicain – en fait des deux partis, mais majoritairement ce sont surtout des Républicains – les gros patrimoines, les grandes entreprises. Il faut leur donner satisfaction. Et puis, il y a l’électorat de base. De ce point de vue, ce qu’il se passe au fil des ans pour les Républicains est assez intéressant.
Au cours de l’ère néolibérale, les deux partis ont glissé vers la droite. Quand on en est arrivés aux années 1970, les Démocrates avaient quasiment laissé tomber la classe ouvrière. Le dernier geste de soutien à la classe ouvrière a été le projet de loi Humphrey-Hawkins en 1978, un projet de loi sur le plein emploi que l’ancien président Jimmy Carter a tant édulcoré qu’il ne voulait plus dire grand chose. Mais depuis, les Démocrates ont tout bonnement confié cette classe ouvrière à son principal ennemi de classe : les Républicains. A quelques exceptions près, c’est un mouvement de fond. Les Démocrates d’aujourd’hui sont ce qu’on appelait autrefois des Républicains modérés.
Dans le même temps, les Républicains ont complètement dérapé… Ils sont tout simplement devenus « une insurrection radicale ». On peut le constater au quotidien. Récemment, le leader de la majorité au Sénat, Mitch McConnell, a déclaré que si, au cours d’une année électorale, les Républicains avaient l’occasion de nommer quelqu’un d’autre à la Cour suprême, « Très bien, faisons-le ». A l’époque d’Obama, ce dernier disait : « Non, pas pendant une année électorale, on ne peut pas faire ça ».
Ils [Les Républicains] ont tout simplement abandonné toute prétention à être un parti parlementaire, ils ont aggravé ça jusqu’à l’étranglement. Tout en soutenant les gros patrimoines et les grandes entreprises avec un dévouement total. Ce n’est pas comme ça qu’on gagne des suffrages. Il n’y a pas assez de gens qui diront : « Très bien, faisons-le ».
Le financement des campagnes électorales par les riches et les entreprises dépasse largement les conséquences de toute les ingérences étrangères imaginables.
Depuis les années 1970, les Républicains ont dû essayer de bricoler une assise électorale basée sur autre chose que l’adhésion aux politiques qu’ils mènent. Ça été très intéressant à observer. Tout a commencé avec l’ancien président Richard Nixon et sa stratégie pour le Sud.
Le mouvement des droits civils s’est mis à dos les racistes du Sud. L’équipe Nixon a dit ouvertement : « On peut gagner des suffrages en étant racistes ». Ils n’ont pas utilisé ce terme, mais ils ont pour l’essentiel répondu aux attentes des mouvements racistes du Sud qui se sont opposés au mouvement pour les droits civils.
Ensuite, un des principaux stratèges Républicains, Paul Weyrich, a repris le flambeau. Au milieu des années 1970, il a remarqué que les Républicains pouvaient attirer nombre de voix s’ils se prétendaient – en insistant sur prétendaient – comme étant opposés à l’avortement. Le Parti Républicain avait été presque 100% « pro-choix » [donc partisan du libre-arbitre quant à la question, NdT]. Dans les années 1960, la position de Ronald Reagan, George Bush, Barry Goldwater et des autres, était que l’État n’avait pas son mot à dire sur des questions comme l’avortement.
C’est une affaire entre une femme et son médecin. Weyrich a reconnu que les Républicains, en prenant une position anti-avortement, pouvaient remporter les votes des catholiques du Nord, des travailleurs et des chrétiens évangéliques, qui représentent une population énorme aux États-Unis. Instantanément, ils se sont tous découverts farouchement opposés à l’avortement. C’est maintenant l’une principales forces du Parti Républicain.
Une autre de ses forces, ce sont les armes. « Nous devons être des partisans des armes à feu. Ça peut rallier du monde ».
Une bonne partie de la population, en particulier la classe ouvrière, a en effet souffert des programmes néolibéraux institués depuis les années Reagan. On ne peut pas dire aux gens : « Écoute, on est en train de te baiser, alors on doit trouver un bouc émissaire sur qui rejeter la faute ».
Dans le cas de Reagan, c’était carrément raciste : C’était les Noires, « reines de l’aide sociale », des femmes noires qui se rendaient en limousine dans les bureaux de l’aide sociale pour vous piquer les sous que vous aviez durement gagné, ce genre de truc. Maintenant, c’est les migrants. « Les immigrés viennent vous voler vos emplois », ou « La Chine va vous prendre vos emplois ». Et c’est incroyable, mais contre toute attente, ça marche.
Mettons de côté la question migratoire – c’est tellement évident que ça ne sert à rien d’en parler. Tout le monde ou presque en convient, la Chine nous prive de nos emplois. Mais comment la Chine prend-elle nos emplois ? La Chine met-elle le pistolet sur la tempe des PDG d’Apple, de General Motors et de Microsoft pour leur dire, « Vous devez envoyer vos emplois ici » ? Ce sont les dirigeants d’entreprise qui décident de délocaliser.
Donc, si vous ne voulez pas que les emplois partent en Chine, vous devriez dire : « Eh bien, les dirigeants d’entreprise ne devraient pas avoir le droit de prendre de telles décisions ». Mais alors, à qui reviendrait-il de prendre les décisions ? Si vous croyez dans la démocratie, c’est aux gens qui travaillent dans l’entreprise. Mais où en sommes-nous maintenant ? Revenons à ce monsieur, Karl Marx, au milieu du XIXe siècle. Ce sont les travailleurs qui devraient diriger les entreprises.
Ainsi, en toute logique, la thèse selon laquelle la Chine nous volerait nos emplois renvoie directement au contrôle des entreprises par les travailleurs, ce qui était la principale revendication de la classe ouvrière américaine au tout début de la Révolution industrielle. C’est quelque chose dont on n’entend pas parler.
Donc, la Chine nous prend nos emplois, les immigrants nous prennent nos emplois, les mères allocataires vous volent, il faut vivre armé, il est interdit d’avorter, etc. Les Républicains ont été contraints de rassembler un électorat comprenant à la fois les gens appartenant à ces groupes et d’autre part les plus fortunés. Les électeurs de Trump sont pour la plupart des gens assez riches. Bien sûr, chacun aura ses propres raisons pour voter Républicain.
C’est ce qui s’est passé depuis une quinzaine d’années. Regardez chacune des primaires Républicaines. A chaque fois qu’une figure émergeait de la base populaire, ils sont tellement « insensés » que l’establishment Républicain était incapable de l’accepter, et a réussi à chaque fois à la faire chuter – des gens comme Michele Bachmann, Rick Santorum et autres. Mais en 2016 ils n’ont pas réussi. Trump est un politicien compétent, aussi, non seulement il a remporté l’investiture mais il a mis dans sa poche le parti entier. Chose étonnante, il a réussi à conserver le soutien des gens qu’il entube à longueur de temps, en se faisant passer pour leur défenseur. C’est fascinant.
Le New York Times a publié une enquête de long terme intéressante concernant les agriculteurs du MidWest. Ce ne sont pas des paysans pauvres avec un lopin de terre dans une arrière cour, il s’agit là d’agriculteurs plutôt aisés. Mais ils souffrent de la guerre commerciale. Ils perdent des parts de marché sur le soja. Et pourtant ils continuent de soutenir Trump. Tout simplement parce qu’« Il faut mettre fin à ces pratiques chinoises. Elles sont injustes pour nous. Et Trump dit qu’il est avec nous ». En fait, la principale personne citée dans l’article dit : « Trump dit « les agriculteurs sont des gens formidables et je les aime », donc je vais voter pour lui ». Et voilà, quelques belles paroles.
Et puis, un peu de sous ça ne fait pas de mal. Seize milliards de dollars ont donc été envoyés à ces agriculteurs du Midwest pour les indemniser de leurs pertes commerciales. Mais d’où viennent ces 16 milliards de dollars ? De la guerre commerciale. Les droits de douane sont en fait une taxe sur les consommateurs. Voilà, c’est ça un droit de douane : un droit de douane, et c’est conçu comme ça, c’est en fin de compte, le consommateur qui paye ses achats plus cher. Et pas qu’un peu. La Réserve Fédérale de New York vient d’estimer le montant de ce prélèvement annuel à près de 800 $ par famille. C’est une forte hausse des impôts sous Trump, ce qui permet de rembourser son électorat.
Quand on regarde bien, c’est un assez joli tour de passe-passe, et ils se défendent très bien. Trump, Steve Bannon et les autres se revendiquent porte-paroles du peuple, défendant l’ouvrier américain contre toutes ces attaques. À l’heure actuelle, il y a quelques Démocrates qui commencent à en parler, mais en tant que parti, les Démocrates ont grosso modo laissé tomber la classe ouvrière.
Si vous voulez renverser Trump sur la base de ses crimes réels, il n’y a rien à espérer du congrès, il vaut mieux regarder du côté du bureau du Procureur Général de l’État de New York.
En fait nombre de travailleurs ont voté Obama en faisant confiance à son discours d’espoir et de changement. Mais en deux ans c’était plié. Fini, dès les élections de mi-mandat en 2010. Et c’est là que Trump arrive en déclarant : « Je suis votre défenseur. Je vais vous protéger non seulement des ennemis de l’étranger mais aussi des gens qui vous volent vos emplois ». C’est comme ça qu’il a gagné, et les Démocrates l’ont aidé.
Regardez cette concentration de folie sur le rapport Robert Mueller, l’histoire du Russiagate. Il était évident dès le début qu’ils n’allaient pas trouver grand-chose. Ils allaient découvrir que Trump était un escroc. D’accord, on le savait déjà, mais ils n’allaient pas trouver de réelle collusion avec les Russes, et c’est ça qui s’est passé. Pas d’impact russe significatif sur les élections. Il ne pouvait pas y en avoir.
Vous voulez parler d’ingérence dans les élections ? En comparaison du financement des campagnes électorales par les riches et par les grandes entreprises, l’effet de toute ingérence étrangère imaginable est absolument négligeable. C’est là qu’est la véritable ingérence dans les élections. Quoi que les Russes aient essayé de faire, c’est une aiguille dans une botte de foin. Et, bien sûr, ce n’est rien en regard de l’ingérence des États-Unis dans les élections russes, sans parler d’autres pays où nous renversons carrément le gouvernement. Mais les Démocrates ont concentré tous leurs espoirs sur, d’une manière ou d’une autre « Mueller va nous sauver » et « Ne nous penchons pas sur les politiques de Trump ».
Mais ces politiques sont meurtrières. La politique climatique de Trump pourrait littéralement sonner le glas de notre espèce. Ce n’est pas rien. On n’en parle presque jamais. La Nuclear Strategy Review [document d’orientation de la stratégie nucléaire des USA, NdT] dont la dernière version aggrave considérablement la menace d’une guerre nucléaire, n’est même pas mise en débat. L’escroquerie fiscale, qui n’était un cadeau que pour les riches et les sociétés, était un double cadeau. D’abord, ils s’en sont mis plein les poches. Ensuite, ça a créé un énorme déficit qui peut servir de prétexte pour réduire les dépenses sociales. On peut continuer encore et encore.
Rien de tout cela ne vient en débat. On préfère parler d’éventuelles discussions entre quelqu’un du staff de campagne de Trump et un oligarque russe qui aurait mis de la publicité quelque part. C’est comme si les Démocrates étaient à son service, comme s’ils étaient payés par la campagne de Trump.
Maureen Dowd, chroniqueuse au New York Times, écrit : « J’ai mal au crâne à force de me demander sans trouver de réponse si Trump est juste un fanfaron qui se pavane, ou bien s’il est un génie malveillant qui fait de la provocation afin de déclencher une procédure d’impeachment [procédure juridique par laquelle le pouvoir législatif peut mettre en accusation des membres de l’exécutif. Il peut s’agir de la première étape d’un processus menant à la destitution, NdT] dans le but ultime de motiver sa base électorale à l’approche du scrutin. »
Trump… ne comprend rien à l’économie ; il se moque éperdument de la planète. Mais il est extrêmement habile dans les tâches principales qu’un « mégalomane narcissique » se doit d’accomplir. L’une d’elles consiste à conserver le soutien des riches et des grandes entreprises, et il s’y emploie. C’est, entre autres, McConnell qui est aux manettes. Ils s’assurent que ça donne des résultats. Et ça marche à merveille. Les entreprises font des bénéfices qui crèvent le plafond. C’est fantastique. A peu de choses près, les salaires stagnent. Que demander de plus ? Mais il y a autre chose, il doit maintenir l’enthousiasme de sa base électorale, et ça aussi il le fait très bien.
Autre sujet, la procédure d’impeachment. Si les Démocrates poussent à l’impeachment, je pense qu’ils se tirent une balle dans le pied. On voit exactement ce qu’il va se passer. Supposons que la Chambre des Représentants mette Trump en accusation. Ça passe devant le Sénat, qui lui est totalement acquis. Ils vont le disculper. Et ensuite ? Trump commence à dérouler des discours comme quoi : « J’ai été innocenté, l’État Profond et ces traîtres de Démocrates font tout pour abattre le gars qui prend votre défense contre vos ennemis ». Exactement ce qu’il s’est passé avec le rapport Mueller. Ils [les Démocrates] se sont fait piéger.
La politique climatique de Trump pourrait littéralement sonner le glas de notre espèce
Si vous voulez vous inquiéter, si vous souhaitez la chute de Trump à cause des crimes qu’il a commis, vous n’avez rien à attendre du Congrès. En revanche, le bureau du Procureur Général de l’État de New York semble mener des enquêtes minutieuses sur des décennies d’activités frauduleuses de Trump, je suis certain que les preuves de ses crimes vont s’accumuler, peut-être même assez pour l’envoyer en prison à la fin de son mandat. C’est probablement de ce côté-là que tout va se passer.
Mais de manière générale, c’est un sujet secondaire. Comme vous vous en doutez, je ne suis pas un inconditionnel de Trump, cependant, les délits qu’il a pu commettre, la fraude à New York avec ses hôtels et ainsi de suite, tout ça c’est très peu de chose quand on sait qu’il accélère notre course vers le désastre. Voilà la décision la plus importante de l’histoire de l’humanité. Nous ne disposons plus que de deux ans pour tenter de trouver une solution à la crise environnementale. Il est encore temps. Ce n’est pas facile, mais c’est faisable. Si on perd deux années à essayer d’exacerber cette crise, on nous fait tout simplement passer le point de non-retour.
Je ne sais pas si vous avez consulté ce document, l’un des plus étonnants de l’histoire de l’humanité, qui est sorti de l’administration Trump, enfin, naturellement d’une partie de l’administration. Il s’agissait d’une étude d’évaluation environnementale de 500 pages réalisée par l’Administration des transports, qui concluait à l’inutilité d’imposer de nouveaux contrôles des émissions polluantes tant des voitures que des camions. Avec un argument béton : « De toute façon, on va tomber de la falaise, et les émissions des voitures ne font pas grande différence. Alors qui s’en soucie ? »
Selon leurs estimations, d’ici la fin du siècle, les températures mondiales auront augmenté de 4°C. Le consensus scientifique nous dit que c’est bien au-delà des conditions pour une vie supportable. Donc, ce qu’ils disent, c’est : « Nous sommes foutus, de toutes façons c’est plié, d’ici la fin du siècle, tout aura été détruit. Alors pourquoi arrêter de rouler ? » Dans toute l’histoire de l’humanité, voyez-vous quelque chose de ce style ? Hitler ne disait pas « Détruisons le monde ».
Bien sûr, ils prennent pour acquis que… personne ne bougera à ce sujet. Mais tout cela passe sans que personne n’y prête attention. Préoccupons-nous de savoir si la Russie a exercé une influence mineure sur les élections.
Parlons de ces jeunes parlementaires comme les Représentantes Alexandria Ocasio-Cortez, Ilhan Omar, Rashida Tlaib, Ayanna Pressley et d’autres, et des adolescents militants qui se battent comme Greta Thunberg de Suède, Haven Coleman de Denver, et la jeunesse impliquée au sein de Extinction Rebellion [mouvement qui œuvre à limiter le réchauffement climatique et à minimiser le risque d’extinction de l’humanité et d’effondrement écologiques, par des actions directes et une résistance non violente] ou de Sunrise Movement [mouvement politique de jeunes américains qui prône la lutte politique contre le changement climatique, NdT].
C’est vraiment passionnant. C’est là que se trouve l’espoir pour l’avenir. Ils sont vraiment impressionnants. Ce sont des gens formidables à Extinction Rebellion. Le Sunrise Movement – qui n’est, après tout, qu’un petit groupe de jeunes – a réussi, en partie grâce à son engagement, par exemple en allant s’asseoir dans les bureaux du Congrès, à obtenir le soutien en particulier de la représentante Ocasio-Cortez qui fait un travail remarquable.
Ils ont réussi à faire inscrire à l’ordre du jour le New Deal Vert. Bien sûr, cela a suscité des cris d’orfraie, on a qualifié ça de « folie », ça et d’autre chose. Mais c’est une grande réussite. Une sorte de New Deal Vert est absolument nécessaire si nous voulons survivre. Et ils [ces jeunes] ont réussi à sortir cette idée de l’ombre pour la mettre sous le feu des projecteurs et à l’agenda législatif, par l’intermédiaire d’Ed Markey, le sénateur du Massachusetts. C’est un véritable exploit.
Et il contient des propositions très sérieuses tant sur le fond que sur la façon de les mettre en œuvre. Pour moi, l’une des plus détaillées et des plus convaincantes est celle de Robert Pollin, économiste à l’Université de Massachusetts-Amherst [un plan de transition énergétique avec objectif zéro émissions en 2050 par un investissement de 18 000 milliards de dollars, soit 2 % du PIB chaque année, NdT]. On peut le faire, c’est possible. Ces groupes ont brisé le silence et l’apathie qui règnent. C’est une réussite extraordinaire.
En fait, c’est notre espoir pour la survie de quelque vie civilisée qui soit. Ce n’est pas rien. L’espèce humaine est face à des défis qu’elle n’a jamais connu : la vie humaine structurée va-t-elle perdurer sous une forme connue ? On approche des températures qui régnaient sur le globe il y a 125 000 ans, quand les océans atteignaient 8 mètres au-dessus de leur niveau actuel. Pas besoin d’avoir besoin de beaucoup d’imagination pour comprendre ce que ça veut dire.
Alors, devons-nous foncer dans le mur comme le souhaitent l’administration Trump et le Parti Républicain ? Ou bien devons-nous agir comme le veulent le Sunrise Movement, Extinction Rebellion et Ocasio-Cortez ? C’est cette décision qu’il nous faut prendre. Vous avez bien fait de mettre ce sujet sur la table car c’est d’une importance cruciale.
Cet article est la transcription – légèrement reprise sur la forme – d’une interview initialement diffusée sur Alternative Radio.
Source : Truthout
Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.
vendredi 26 juin 2020
Le graphique qui vous montre tout ce que vous devez savoir sur la Bourse actuellement...

jeudi 25 juin 2020
Le cours de l'Or depuis 60 ans, comparé à la masse monétaire US

Dans la série des graphiques très long terme que j'affectionne, voici la masse monétaire M2 comparé au cours de l'or depuis 60 ans.
A noter que les dernières données datent du 31 Mai 2020 et prennent en compte les derniers bilans de la FED après ses récentes interventions.
Quelques remarques :
Sur le graphique, on observe bien les deux dernières "mania" de l'or, avec un premier pic en 1980, à l'époque de forte inflation, puis un autre plus récent, en Juillet 2011, à la suite des interventions des banques centrales suite à la crise financière des subprimes de 2008 , et la crise de la dette souveraine des pays de la zone euro en 2011.
On observe aussi très bien les opportunités d'achat sur l'or en 2000 (alors que tout le monde ne jurait alors que par les valeurs Tech.), puis en 2016, lorsque tout le monde proclamait que la crise était derrière nous et qu'il fallait oublier l'or...
Aujourd'hui, si l'on se base sur les précédents marchés haussiers de l'or et à la politique actuelle de la FED (et de la BCE aussi , d'ailleurs), on peut raisonnablement penser qu'on est qu'au début d'une nouvelle vague haussière...
Même si l'on commence à détecter un nouvel intérêt pour l'investissement dans l'or, on est encore très loin de la mania, si l'on compare aux marchés actions des valeurs Tech, ou à l'investissement immobilier.
Beaucoup, parmi le public des investisseurs, ne font que découvrir ce secteur, et n'ont pas encore pris position...
Dans un esprit de transparence, je peux indiquer, que personnellement, je suis investisseur sur l'or depuis 2006, avec successivement, des achats de physique, de produits dérivés et d'actions sur le secteur aurifère. (j'ai commencé avec Euro Ressources en 2006).
mercredi 24 juin 2020
Emmanuel Todd : "Aujourd'hui, Gouverner c'est mentir"

Le souverainisme, grand gagnant de la crise?
Je ne me considère pas comme un intellectuel. Je suis un chercheur, et je suis intervenu occasionnellement dans le débat parce que j'avais le sentiment d'avoir mis la main empiriquement sur des choses intéressantes que les gens n'avaient pas pour comprendre.
(Emmanuel Todd)
"Gouverner c'est choisir", c'est la formule de Mendès France. Aujourd'hui, en France, gouverner c'est mentir : sur les bénéfices de l'euro, sur le bien-être que va nous apporter la globalisation... [...] Quelque chose de formidable s'est passé dans cette épidémie : on a vu le mensonge en direct.[...] Quand il n'y a pas de masque parce qu'on n'a plus d'industrie, on est pris en flagrant délit de mensonge.
(Emmanuel Todd)
L'épidémie de sida avait été un bouleversement beaucoup plus grand que cette épidémie.
(Emmanuel Todd)
Pour les pays avancés, le problème n'est pas d'arriver à la conclusion logique que seule la nation peut agir, mais d'avoir chez les citoyens de l'ensemble d'un pays, et pas seulement dans les classes dirigeantes, un substrat de sentiment collectif qui permet de mettre les choses en place. [...] Qu'est-ce qui fait qu'on est incapable de croire ensemble en un but commun, même si, en gros, on est d'accord?
(Emmanuel Todd)
Le ratio Put/Call de nouveau au plus bas : danger à l'horizon
Ratio de la Capitalisation boursière US totale sur le PIB US alias "l'indicateur Warren Buffett"
Donc je n'achète pas les indices actions sur les niveaux actuels .
Pour ceux qui rétorqueront que les actions européennes et françaises sont moins chères, c'est vrai par rapport aux US, mais par rapport aux données historiques, elles sont chères, et suivent systématiquement les indices US en cas de renversement de tendance.
La seule exception que je fais sont les actions du secteur aurifères qui sont actuellement sous-évaluées et ont des chances d'effectuer un rattrapage historique avec le marché haussier de l'or.
J'en ai parlé récemment ici et au mois d'Avril ici .
Nous sommes toujours dans un "Bear Market"...
Still a Bear Market
Don’t let new highs on Nasdaq fool you. It’s still a bear market and I can prove it.
First let’s acknowledge they are have and continue to throw the kitchen sink at this: Historic monetary and fiscal stimulus with more to come apparently as the powers that be are discussing another trillion dollar stimulus package on top of the $3 trillion they’ve already thrown at this and of course the Fed’s historic balance sheet expansion.
The latest round of stimulus talk again sparking another overnight rally in the US. But note the Fed’s balance sheet expansion has for now peaked in the 2nd week of June tor so, and magically did the S&P 500:
Coincidence? I’ll leave that up to the reader to decide.
What is factual is that we are witnessing the greatest debt explosion of our lifetimes:
While all this is advertised as consequence free and the ingredients of a new bull market let me suggest that this is not how the broader market sees it. Not at all.
This entire market remains a tech affair while the rest of the market is indeed in a major bear market.
Equal weight tells the truth. Here $XVG versus $NDX:
$NDX making new all time highs on futures in overnight while the rest of the market in equal weight sits below the December 2018 lows when $SPX was trading at 2350.
Here’s the monthly big picture:
Tech is entirely decoupled from the rest of the market similar to the year 2000, and by tech we are of course looking at the historic distortion created by handful of mega cap stocks.
Looking at new highs on $NDX the underlying $BPNDX tells a story of weakening:
What’s propelling $NDX to new highs are of course the usual suspects. I’ll highlight 3 companies, $AMZN, $MSFT and $AAPL, their market cap now exceeding $4.35 trillion equal to 20% of US GDP. Not bad with their employee base being equivalent to 0.34% of the US population.
Forgive me for showing linear charts, but the yearly charts have to be appreciated for the risk appetite that has investors chasing these stocks far above their yearly 5 EMAs and Bollinger bands:
The narrowest and most concentrated market cap risk ever. In the middle of a major global economic recession.
Yet the larger market says something completely different.
Look at $NYSE, the broader index, it’s a big fat rising wedge with an island reversal to boot:
MACD is down and it’s barely hanging on with an island reversal to boot. This is bearish full stop.
And we see similar charts on other indices:
Fact remains markets are tethering at major trend line support see also $DJIA:
And ironically all this is happening in context of this $QQQ chart:
$QQQ close to hitting a 10 year trend line while printing a massive negative divergence, a classic warning sign, especially in context of the historic extension we see in the yearly charts above.
So from my perch: Don’t be fooled by all this bull talk. The larger economy and markets are in major trouble. With all this intervention they’ve produced the largest asset bubble concentrated in a few stocks ever, a massive imbalance all of which bears major reversion risk.
If they lose tech for any reason it’s all over. Every fund on the planet is exposed to big cap tech, they’re all hiding in it from the SNB on down.
Bubbles defy reason and this historic set of liquidity injections have created the illusion we can print ourselves out of the current mess and as long as the liquidity equation retains control the asset bubble can grow, grow to become ever more of a risk to the economy’s long term health for nothing good comes out of a bubble bursting.
For now tech is in a liquidity driven bull market driven by a few stocks. The broader market is not:
Ignore the message of the broader market, and the banks in particular at your own risk. Their message: We’re still in a bear market.
vendredi 19 juin 2020
On entre dans une zone intéressante pour les actions de mines aurifères (ETF GDX)
jeudi 18 juin 2020
mardi 16 juin 2020
Le Monde d'Après n'aura pas lieu...
LE MONDE D’APRÈS N’AURA PAS LIEU
Le monde d’après.
En voilà, une expression qui fait secrètement frémir. Ne niez pas, bons lecteurs, que lorsque point une crise mondiale, malgré les malheurs, la misère et les morts, malgré toute l’empathie dont vous savez faire preuve, il y a tout au fond de vous ce sentiment un peu honteux voire carrément inavouable, cette amère excitation qui vous rappelle que tout cela est peut-être un tournant. Quelque chose, un événement, en tout cas, une sorte de main du destin qui sortant du néant vient réveiller votre quotidien. Mais pas seulement ! Cette tempête s’abattant sur ce bas-monde et sur toute la société telle qu’elle existe, vous voyez avec émoi le cocotier que tout le monde voulait secouer se mettre à ployer sous le vent, plus fort que tout ce que vous imaginiez. Et vous vous prenez à rêver, et finalement, à formuler tout haut cet espoir lui pas si secret :
Et si c’était maintenant, le monde d’après ?
Voici alors que cette idée se propage un peu partout, et quitte les fils de conversation internet pour s’inviter sur les radios et autres plateaux de télévisions jusqu’à se glisser dans les colonnes des journaux où, chacun y va de son petit refrain : lorsque les derniers nuages de cette tempête seront dispersés, le monde réapparaîtra sous un jour nouveau, et nous le reconstruirons plus beau, plus fort et plus solidaire qu’il ne l’était. À défaut de Grand Soir, vous avez rêvé un Doux Matin.
Hélas, lecteur, lectrice, de par mon pseudonyme, c’est à moi de vous annoncer la nouvelle : le monde d’après n’aura pas lieu.
Du moins, il sera aussi merdique qu’avant, si ce n’est pire encore. Rappelons donc quelques faits essentiels pour appuyer ce propos et écraser à coups de talons vos espoirs innocents.
Le monde d’après n’aura pas lieu parce que les connards n’ont pas disparu en deux mois. Ne l’oubliez jamais : une bonne partie de la population mondiale est constituée de connards d’un fort beau gabarit. Si vous aviez oublié la chose, n’importe quelle sortie vous rappellera que l’on confie des voitures à des gens incapables d’utiliser un clignotant, que les poubelles sont des objets incroyablement complexes à utiliser pour une bonne partie de nos contemporains, et que n’importe qui a le droit de faire des enfants quand bien même on leur a déjà retiré leur chien pour mauvais traitement. Certes, durant deux mois, vous avez probablement croisé bien moins de connards, mais ce n’est pas parce que vous ne pouviez pas les voir qu’ils n’existaient plus. Ils sont là, bien vivants pour l’immense majorité, et ils n’ont pas passé les dernières semaines à lire des livres sur la citoyenneté et le partage. Une société étant principalement la somme des individus qui la composent, vous pouvez la reconstruire autant que vous voulez : une bâtisse de trous du cul, avec donjon ou véranda, restera toujours une bâtisse de trous du cul.

Rappelons que le plus gros problème du monde, ce sont les gens. Moi aussi je peux enfoncer des portes ouvertes
Le monde d’après n’aura pas lieu parce que le capitalisme n’est pas près de s’effondrer. Certes, nombre de vos amis ont juré la mort du capitalisme à la fin de cette crise, et s’attendent à un monde libéré de la surconsommation et de la pollution avec la mort de cette bête immonde. Mais puisque vous avez désormais le droit de visiter lesdits amis (du moins pour mes lecteurs au sein du royaume de France), n’hésitez pas à en profiter, taquins que vous êtes, pour leur poser cette naïve question : « C’est quoi, le capitalisme ? ». Pour ce jeu, n’hésitez pas à vous équiper d’un dictionnaire et d’un masque (pour ne pas postillonner quand vous vous marrez) afin de confirmer qu’en fait, ils n’ont aucune foutue idée de ce qu’est le capitalisme. Certes, ils devraient parvenir à sortir le mot « profit » à un moment à force de tâtons intellectuels, mais viendra la base du sujet, celle qui leur échappe dans 90% des cas : quid de la propriété des outils de production ? Ce truc de capitaliste dans lequel un patron est propriétaire de l’outil de travail sur lequel l’ouvrier bosse en échange d’un salaire ? Non parce que dans ce cas : pourquoi nos anticapitalistes ne démissionnent-ils pas là, tout de suite, pour monter des coopératives ? Car si tous les travailleurs deviennent propriétaires de leur entreprise et de ses bénéfices, le capitalisme ne va pas tenir bien longtemps.
Mais généralement, vous entendrez en face une série de toussotements nerveux, et puis que bon, pour démissionner « C’est pas le moment » qu’un salaire c’est plus « sécurisant » et qu’en fait, c’est mieux quand quelqu’un d’autre porte le risque, hein, parce que bon, investir son pognon, houlà ! La formation d’un Soviet révolutionnaire est vite arrêtée sitôt que vient la question du salaire pour s’acheter Animal Crossing. Votre interlocuteur aura généralement tendance à changer de sujet, avant de retourner chanter Bella Ciao devant Netflix, le tout streamé sur son Mac. La révolution attendra encore un peu.

Rebelle en plein combat sur Instagram (colorisé, 2020)
Le monde d’après n’aura pas lieu parce que la réflexion politique générale est proche du zéro absolu. Si vous avez raté ce grand moment, n’oublions pas que des personnalités ont signé, et un grand journal a publié sans ciller l’extraordinaire tribune des 100 principes de Nicolas Hulot pour un « nouveau monde ». Quelque part entre la rédaction de collégien et le discours de Miss France, on appréciera le niveau de réflexion d’une personne qui a été ministre. Ou bien est-ce justement ce niveau de réflexion qui lui a permis de se fondre dans la masse de notre gouvernement, j’hésite. Mais quand on lit « Le temps est venu pour une nouvelle façon de penser« , « Le temps est venu de ne plus se mentir. » et autres « Le temps est venu d’entendre la jeunesse« , on a tout de même l’impression d’être à l’élection des délégués de classe de 6ème B. Ne manque qu’un « La guerre c’est pas bien » et « La méchanceté c’est pas gentil » pour obtenir les encouragements du conseil de classe. Et encore, ce discours a beau être navrant, il reste malgré tout assez proche du niveau général, puisque je rappelle que ces dernières années, la base de la réflexion politique est d’être contre quelque chose. Les patrons, les étrangers, le candidat de l’apocalypse… choisissez votre méchant préféré. Être pour un truc, c’est nul. L’important, c’est de s’opposer à un autre. Et si vous-même, vous avez envie de vous lancer en politique, n’oubliez pas que vous pouvez inventer votre méchant : si Don Quichotte de la Manche voyait des géants dans les moulins, il vous suffit de sortir des fascistes de votre manche pour vous poser en Jean Moulin. Bref, ce n’est pas avec les méthodes d’hier que vous allez bâtir le monde de demain.

« Et là je vais ajouter que la misère, c’est pas cool ! Ha ha ! À nous deux, capitalisme ! »
Le monde d’après n’aura pas lieu parce que l’information est en panne. « Pas de démocratie sans information de qualité ! » vous rappellera audacieusement votre ami journaliste, avant d’aller taper son article Ces cinq choses à savoir sur Greta Thunberg, le tout disponible sur internet après un pop-up publicitaire « Envie de changer de voiture ?« . Ainsi, même durant la crise, où l’information ralentie aurait permis, justement, de prendre plus de temps pour faire des enquêtes, le paysage informatif français a regorgé de palpitants micro-trottoirs (même sur les trottoirs vides, c’est possible), ces choses qui n’apprennent rien à personne et dont l’on peut tellement faire n’importe quoi qu’ils sont la base des chroniques de Guillaume Meurice. C’est dire si c’est du sérieux. Quel bonheur, donc, de savoir que Madame Michu « est triste de ne pas pouvoir sortir » ou que Monsieur Ripolin « a peur d’arriver à court de papier toilette ». Et encore, ça, c’est si l’on n’a pas carrément directement le droit à des tweets pour pouvoir taper son article sans sortir de chez soi (c’est plus sûr). Il est donc délicieux d’entendre quelqu’un ricaner de la qualité proverbiale de BFM TV avant d’enfouir sa tête dans la lecture d’un journal devenu une grande compilation de dépêches AFP assorties de commentaires d’anonymes piquées à droite et à gauche, entre des tribunes ouvertes à tous les passants, aussi stupides soient-elles. Fut un temps où l’on punissait les journalistes en les envoyant à la rubrique des chiens écrasés. Quelle belle époque que celle où le chien en question est écrasé sur toutes les pages du journal. Rappelez-moi pourquoi la presse est en crise ? Ah, oui : internet, salaud !

Voilà. Ça, c’est une tribune. Entière. Qui se résume à « Ça va pas, faut qu’ça change ! ». Sérieusement. J’ai cherché la suite, mais en fait, c’est vraiment tout.
Le monde d’après n’aura pas lieu parce qu’on préfère le spectacle. Suite directe du point précédent, vous aurez sûrement remarqué que l’on invite plus facilement des personnalités que des experts sur les plateaux télés : ça fait plus d’audience. Ainsi, nous avons le droit à des tribunes d’acteurs, des vidéos de trublions, des opinions médicales d’anciens footballeurs, et tout cela, relayé en larges colonnes parce que vous comprenez, pour comprendre le monde actuel et préparer la suite, il est plus intéressant d’avoir l’avis d’un chanteur que d’un économiste. Les économistes, c’est chiant, ça parle longtemps, et en plus, personne les connait. Alors qu’une petite tribune d’une actrice française (qu’on ne citera pas, c’est un blog respectable) n’ayant participé à aucun film rentable en 30 ans, ayant bâti sa fortune sur les aides publiques au cinéma et les montages financiers liés, et qui vient réclamer des sous et plus de solidarité (mais pas avec son argent, hein), alors ça ! Ça, ça mérite de pleines pages et des tweets mes petits amis. Bon après, notez que ça se tient : vous vous souvenez des banques qui se partageaient le pognon en paix mais sont venues demander de l’aide en 2008 parce que la vie était trop injuste ? Voilà, on a laissé faire. Alors pourquoi se gêner ?

Je vous mets une photo d’Isabelle Adjani, mais attention, hein, comme ça, aucun rapport, pfoulala.
Le monde d’après n’aura pas lieu parce que personne n’a envie du monde d’après. Nous en revenons au premier point : le monde est peuplé de connards, et tout le monde veut que ça change, mais pas trop quand même. On veut moins de pollution, mais faudrait pas payer sa télé plus chère parce qu’on la fabriquerait plus près. On veut plus de partage, mais pas avec son pognon. On veut plus de solidarité, mais principalement pour soi. On veut moins de surconsommation, mais faudrait pas m’empêcher d’aller à Starbucks. On veut mieux manger, mais tout le monde faisait la queue à Mac Do dès la réouverture.

Quelqu’un doit agir, mais pas moi.
Bref, Madame, Mademoiselle, Monsieur, Mondamoiseau, il va falloir vous y faire : nous vivons dans un monde de gros connards égocentriques, et non, applaudir à sa fenêtre à 20h n’aura pas rendu le monde meilleur. Tout au plus, ça vous aura forcé à interrompre votre apéro Skype avant de retourner discuter de ce à quoi pourrait ressembler l’après. Or…
Le monde d’après n’aura pas lieu.
Ou alors si, mais sous la forme d’une grosse crise économique qui ne sera pas sans nous rappeler le siècle dernier.
Ce qui en soi, m’irait bien si nous profitions de cette décennie pour retrouver les années folles, le jazz, le swing, les cafés bardés d’art nouveau fréquentés par des impressionnistes sur le retour, le tout autour d’un bon whisky au fumoir.
Mais à la place, ce sera donc vapoteuse et café à 2€ derrière une vitre en plexiglas au son de PNL.
Vivement le monde d’après, alors.
vendredi 12 juin 2020
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