

Une Macro-Perspective (parfois polémique) sur les marchés financiers et l'économie politique...
Je pense que la plus grosse crainte qui a provoqué la baisse hier c'est celle du "Credit Crunch". Apparemment la crise du sub.prime est en train de s'étendre à d'autres tranches obligataires mieux notées (même des Triple A) et fragilise énormément tout le système bancaire et sa capacité à financer l'économie.
En réalité c'est bien peut-être pire que l'inflation (c'est en tout cas ce que pensent les économistes US en charge, et H.elicopter Ben, en tête)
Vue la politique monétaire US : tout risque perçu de credit crunch, se transformera tôt ou tard en injection de liquidité et/ou de réduction des taux, et donc bien évidemment en inflation.
On est entré dans une spirale infernale au niveau monétaire.
La prochaine étape c'est la stagflation : c'est à dire que l'activité économique se ralentit inexorablement alors que l'inflation continue d'augmenter.
Depuis 20 ans on avait réussit à éviter cette combinaison "vicieuse" à force de politique monétaire "rigoureuse" : rappelez-vous les décisions de Paul Volcker à la Fed et en France le tournant de la rigueur en 1983 et du franc fort sous l’égide de Pierre B.érégovoy.
Toutes ces décisions impopulaires à priori sont finalement venues à bout de l’inflation.
Mais avec le temps, le consensus s’est effrité, particulièrement en France, car en Allemagne la lutte contre l’inflation est quasiment synonyme de démocratie car l’est l’hyperinflation qui a amené H.itler au pouvoir dans les années 30.
Aux Etats-Unis, le problème est encore différent et ce pays comme la France est tenté par une politique monétaire laxiste.
Mais il l’est d’autant plus qu’il détient la monnaie de réserve du monde entier et peut donc facilement exporter ses problèmes chez les autres.
Cependant, à force de tirer sur la corde, tout cela va se retourner contre eux.
L’économie américaine n’est plus aussi prépondérante, et le monde pourrait très bien se passer du dollar comme monnaie d’échange.
Surtout, puisque le problème est aussi politique, les Etats-Unis sont aujourd’hui très contestés à cause de leur interventionnisme forcené.
Si ils s’attaquent à l’Iran, ce sera le coup de trop et je n’ose en imaginer les conséquences au Moyen-Orient, mais surtout pour l’économie américaine et le dollar.
Historiquement, l’Or et le Dollar US sont inversement corrélés.
Mais quand on parle du dollar, il ne s'agit pas d'une paire particulière mais du cours moyen pondéré de cette devise. (Contre Euro, Yen, British Pound, Swiss Franc, etc...)
C'est pourquoi la corrélation n'est pas parfaite entre l’Or et l'EUR/USD, bien que l'Euro soit la monnaie la plus importante après le dollar, parce que cela dépend également du Yen et du Yuan entre autres (mais surtout ces deux là).
C'est là où on en vient à l'hypothèse intéressante d'un débouclage du Yen Carry Trade et/ou d'une réévaluation du Yuan chinois (ces deux devises sont très liées du fait de l'importance du commerce Japon/Chine).
En effet le Yen Carry Trade a été la pompe à liquidités de l'économie mondiale depuis des années. Et le Yuan chinois sous-évalué a alimenté le moteur de son économie marchant à plein régime.
En cas de ralentissement ou renversement de ces deux tendances, le Dollar sera forcément impacté à la baisse.
C'est ce que souhaitent et proclament bruyamment les autorités américaines par protectionnisme et surtout pour soutenir leur économie qui bat de l'aile. (Ils ont aussi utilisé les histoires de produits défectueux chinois dans le même but). Ils ont reçu aussi lors du dernier G7 le soutien des européens dans cette nouvelle "guerre", aux conséquences hasardeuses (ça ne vous rappelle pas quelque chose ?)
Seulement en agissant ainsi, ils jouent clairement avec le feu.
Car les conséquences pour le dollar pourraient s'avérer plus graves que par le passé.
Le dollar pourrait tout simplement perdre son statut de monnaie de réserve, en faveur de l'Euro mais surtout de l'Or qui a un important retard à rattraper car il constitue une très faible proportion des réserves des Banques centrales des pays émergents.
D’ailleurs on constate que l’Or monte dans toutes les devises, que ce soit l’Euro, le Yen, la Roupie indienne ou le Yuan chinois.
Il s’agit donc bien d’une tendance séculaire et non d’une simple tendance inverse à celle du dollar
Mais par leur politique monétaire à visée électorale (les élections sont pour bientôt) les autorités américaines ne pourrot s'empêcher d'accélérer le mouvement).
Une minorité d'américains semblent prendre conscience de la dévalorisation de sa monnaie et s'en inquiète (et investit dans l'or ou place son argent dans des monnaie forte) mais il s'agit d'une minorité ou disons le, une élite, car le reste des résidents ne sortent pas de leur pays.
Le reste s'inquiète surtout du renchérissement du pétrole (ce qui en fait revient à peu près au même).
Mais tant que l'économie va, tout va n'est-ce pas ? Et tant que la bourse monte pourquoi s'en inquiéter ?
Le problème c'est que cela ressemble de plus en plus à un scénario de type Stagflation qui se profile : ralentissement économique sur fond de poussée inflationniste. Un scenario dont nous ne vivons pour l'instant que les préliminaires. Lorsque les anticipations inflationnistes seront durablement ancrées, il sera difficile de les arrêter, malgré les discours de fermeté des banques centrales qui nous sera servi tôt ou tard.
Comme souvent cela ne restera que des discours...
Les investisseurs dans l’or peuvent compter sur une recherche en plein développement qui soutient la réputation de l’or comme protecteur de fortune contre les ravages de l'inflation. Les cycles du marché vont et viennent, mais la recherche étendue d'un panel d’économistes a démontré que, sur le long terme, à travers des périodes inflationnistes et déflationnistes, l'or a uniformément maintenu son pouvoir d'achat.
À court terme, l'expérience a montré que l'or peut dévier de sa tendance de long terme comme couverture de l’inflation, et quand jouissant d’une période faste soutenue, comme c’est le cas actuellement, il offre des opportunités pour un retour impressionnant.
Charles Wyplosz analyse ainsi la crise actuelle dans l'article ci-dessous.
Il va sans dire que je ne suis pas tout à fait d'accord avec lui... (j'expliquerai pourquoi à la suite de l'article).
Le gros problème dans cette analyse c'est que notre ami ne mentionne pas du tout les risques inflationniste des mesures attendues des banques centrales.Jeudi et Vendredi, les grandes banques centrales (Europe, Etats-Unis, Japon) ont injecté des milliards d’euro de liquidité dans le marché monétaire. Qu’est-ce que cela veut-dire? Sommes-nous au bord d’une crise financière de première grandeur, qui risque de plonger le monde dans la tourmente? Très probablement pas.
Depuis quelques mois, la grande correction du marché de l’immobilier américain est en cours. Dans l’euphorie d’une croissance qui aura duré 10 ans, les établissements financiers américains ont consenti des prêts immobiliers à des clients qui, d’habitude, sont considérés comme des "mauvais risques". Le prix des maisons s’est envolé au-delà du raisonnable alors que des milliers de ménage, ravis de pouvoir emprunter, s’engouffraient dans des achats qui, espéraient-ils, allaient les rendre riches.
Oui, mais voilà: quand les prix montent trop haut, ils doivent redescendre un jour. Et quand ils redescendent, ou même cessent de grimper, les ménages trop endettés et déçus de voir la bonne affaire s’évaporer, cessent de rembourser. Les établissements prêteurs saisissent les biens immobiliers pour les vendre aux enchères, ce qui pousse les prix à la baisse et enclenche une nouvelle vague de défauts de paiements. Et la roue tourne.
A chaque tour, les établissements prêteurs ne récupèrent qu’une partie de ce qu’ils ont prêté.La normalisation tant attendue du marché de l’immobilier se devait de faire quelques dégâts. Quelques établissements spécialisés dans les prêts hypothécaires ont fait faillite, d’autres suivront. C’est normal et ce n’est pas vraiment grave. Même si les sommes en jeu sont considérables, ce n’est qu’une goutte d’eau dans l’océan des marchés d’aujourd’hui. Le problème est ailleurs.
Du marché de l' immobilier au marché monétaire
Les établissements prêteurs savaient bien qu’ils prenaient des risques. Ils ont donc cédé leurs portefeuilles de prêts risqués à d’autres établissements financiers, qui les ont repassés à des collègues, qui ont fait de même encore et encore. Quand John Smith ne rembourse plus son prêt hypothécaire, c’est une banque française, japonaise ou australienne qui engrange une perte. Du coup, on ne sait plus qui aujourd’hui détient les créances sur les emprunteurs américains déçus. Des centaines d’établissements ont absorbé ces dettes, qui paraissaient bien juteuses mais sont aujourd’hui impayées.
Du coup, la scène se déplace sur le marché monétaire. C’est un gros marché qui rassemble les très gros professionnels de la finance, grandes banques et sociétés d’assurance. Ces pros se prêtent chaque jour les uns les autres de très grosses sommes. Ils le font d’ordinaire sans se poser de questions: ils se connaissent bien et se font une confiance absolue. Tout a changé ces jours-ci. Certains d’entre eux ont sans doute acquis un peu trop de ces dettes aujourd’hui en souffrance, mais personne ne sait qui est dans cette situation. Alors la confiance disparaît et, par prudence, plus personne de prête à personne.
Depuis le début de la semaine, le marché monétaire s’est gelé, par méfiance réciproque. Or c’est sur ce marché que comptent les grands établissements pour financer chaque jour leurs opérations. On risque donc de se retrouver dans une situation où il n’y aura plus de crédit bancaire, ni pour les entreprises, ni pour les particuliers, ni même pour les gouvernements. Et sans crédit, la mécanique économique se bloque, et ça peut être très grave.
Tout dépend des nerfs des banquiers centraux
Ce n’est pas parce que les financiers s'affolent un peu vite que nous devons, nous aussi, paniquer. Les pertes dues à la crise de l’immobilier aux Etats-Unis et ailleurs (là aussi, la contagion peut s’étendre) peuvent parfaitement être absorbées, d’autant qu’on vu venir la crise. Les établissements qui détiennent ces prêts hypothécaires risqués –les fameux "subprimes"– le savent et, pour la plupart d’entre eux, ont mis de l’argent de côté, en se gardant bien de le claironner. Le problème, c’est la méfiance qui s’est installée. Alors, très sagement, les grandes banques centrales interviennent. Elles prêtent aux établissements financiers l’argent qu’ils ne trouvent plus sur le marché monétaire, pour leur permettre de continuer à faire leur travail de distributeurs de prêts.
Combien de temps cette situation peut-elle durer ? Il va falloir des mois pour que le marché immobilier se stabilise et que les pertes des établissements exposés sortent du bois. On peut s’attendre à des faillites, dont certaines retentissantes, qui vont périodiquement secouer les marchés. Tant que ces accès de fièvre restent circonscrits aux marchés financiers, la croissance que nous connaissons devrait se poursuivre. Mais il y a des risques. D’abord, les banques centrales auront-elles les nerfs assez solides pour continuer à injecter de la liquidité comme elles viennent de le faire? En principe, elles ne devraient pas fléchir, mais certains analystes vont bientôt crier au loup et dénoncer ces interventions comme inflationnistes.
Ils se tromperont, ce qui ne signifie pas qu’ils ne seront pas entendus. Et puis, surtout, il y a les ménages et les entreprises. Si ces nouvelles un peu ésotériques les troublent, ils pourraient bien se mettre à épargner plus, ce qui casserait la croissance et ferait repartir le chômage à la hausse. Ce serait vraiment triste.
Je suis de retour sur ce blog, initié il y a maintenant plus de 15 ans. L'occasion de faire le point sur les thêmes principaux qui ont o...