lundi 31 janvier 2011

Pour réconcilier les tribus Auplata et Euro Ressources

Voici un graphique réalisé en additionnant les cours d'Auplata et Euro Ressources, les deux seules actions aurifères cotées à Paris. Depuis Mars 2010, elles sont toujours dans une phase de consolidation oblique, après leur hausse fulgurante de Novembre-Décembre 2009.

Par transparence, je dois annoncer que je suis placé sur ces deux actions, (ainsi que d'autres aurifères cotées à Londres ou à New York).

J'avais auparavant vendu l'intégralité de ma position sur ces deux valeurs en décembre 2009, mais je suis revenu progressivement sur les deux au cours de l'année 2010.

Il faudra peut-être patienter encore un peu, mais impossible de savoir combien de temps exactement.
Il se peut que je renforce plus tard sur d'autres accès de faiblesse de ces deux titres. A moins que l'oblique baissière soit brisée aux alentours de 7 euros (valeur pour le total ALAUP+EUR).

Aujourd'hui, EUR semble se réveiller mais cela pourrait n'être qu'un rattrapage.

A suivre...

Note : Si vous êtes positionné sur ces valeurs vos commentaires sont les bienvenus...



mardi 25 janvier 2011

Résumé de l'économie, écrit sur des serviettes en papier ! -Cravens Brothers Outlook

Remarquable travail de créativité au niveau de la forme, avec en plus de très bonnes idées dans le contenu...
Cravens Brothers Outlook

Poursuite de la baisse de l'immobilier aux Etats-Unis



Comme je l'avais prédis ( de concert avec Reggie Middleton) les prix de l'immobiler ont suivi les volumes... à la baisse, aux Etats-Unis.

On semble être sur un nouveau point d'inflection, qui commencerait une nouvelle phase de baisse.

Voici le détail de l'évolution de l'indice Case-Shiller.

Ongoing Deceleration Case-Shiller Home Price Indices | The Big Picture

Un beau graphique (animé) sur la production et la consommation d'énergie (Etats-Unis)

Ce qui frappe en premier, c'est la proportion d'énergie qui est gaspillée.
C'est sans doute là que se situe le plus gros potentiel. Reste à savoir bien sûr, comment c'est calculé.
Mais par expérience, je sais que les Etats-Unis sont un pays où on gaspille beaucoup.
Les énergies renouvelables sont quant à elles sont négligeables pour l'instant et il faudrait sans doute une révolution technologique pour qu'elles deviennent un contributeur important (car leur rendement est pour l'instant bien insuffisant).

On constate aussi l'importance du charbon aux Etats-Unis et la faiblesse relative du nucléaire.



Cliquez pour aller sur la page animée (en Flash)



GOOD.is | Interactive Transparency: America's Energy, Where It's From and How It's Used (Scaling)

lundi 24 janvier 2011

Paul Krugman : "La Chine est peut-être en route vers une crise économique"


Depuis que j'ai commencé à investir dans le secteur de l'or, j'ai appris à connaitre les théories de l'école des économistes autrichiens qui sont en parfaite contradiction avec les économistes Keynesien.

Paul Krugman récent Prix Nobel d'économie et Keynesien convaincu, n'est pas très populaire parmi les économistes de l'école autrichienne, c'est le moins que l'on puisse dire...

Mais en ce qui me concerne, je ne suis pas sectaire, et j'ai toujours apprécié les analyses de Krugman, tout en continuant à lire les goldbugs habituels.

De toute façon, ce qui m'importe c'est de trouver ce qui marche.

En tout cas j'ai noté que Krugman a récemment rejoint le camp des observateurs inquiets de l'économie chinoise, et des spéculateurs comme Jim Chanos

Voir l'article ci-dessous (traduit par la RTBF) :


Avec la visite aux États-Unis du président chinois Hu Jintao, les histoires sur le pouvoir économique chinois pullulent. Et ces histoires sont entièrement vraies : bien que la Chine soit encore un pays pauvre, sa croissance est rapide, et ne serait-ce que vue sa taille, elle est bien partie pour rivaliser avec l'Amérique en termes de superpuissance économique.

Ce qui est vrai également, cela dit, est que la Chine est tombée dans un bourbier monétaire qui empire de mois en mois. De plus, la réponse du gouvernement chinois à ce problème, avec une politique apparemment paralysée par la déférence aux intérêts privés, le manque de lucidité intellectuelle et la chasse au coupables, montre qu'il est illusoire de vouloir compter sur les dirigeants chinois pour agir de manière ferme et efficace. En fait, la Chine finit par ressembler à... nous, les Américains.



Jusqu'où cela peut-il aller ? Les mises en garde de certains analystes disant que la Chine pourrait causer une crise mondiale semblent exagérées. Mais le fait que les gens disent ce genre de choses montre à quel point la situation semble hors de contrôle pour le moment.

L'origine du bourbier chinois vient de sa politique de maintien d'une monnaie faible, qui alimente un excédent commercial artificiellement important. Comme je l'ai déjà souligné par le passé, cette politique fait du mal au reste du monde, en augmentant le chômage dans de nombreux autres pays, dont l'Amérique.

Mais une politique peut être mauvaise pour nous sans être bonne pour la Chine. En fait, la politique monétaire chinoise est une politique perdant-perdant, qui affecte l'emploi ici et produit une économie en surchauffe, encline à l'inflation, en Chine.

On peut voir les choses sous cet angle : l'inflation est le moyen dont dispose le marché pour défaire la manipulation monétaire. La Chine se sert d'une monnaie faible pour maintenir de bas salaires et de bas prix en termes de dollars, les forces du marché répondent en faisant grimper ces salaires et ces prix, grignotant ainsi cet avantage compétitif artificiel. Selon certaines estimations, au rythme actuel de l'inflation, la dévaluation chinoise pourrait avoir disparu en deux ou trois ans - pas assez rapidement, mais plus rapidement que ce que beaucoup croyaient.

Toutefois les dirigeants chinois essaient d'empêcher cette issue, pas seulement pour protéger les intérêts des exportateurs, mais parce que l'inflation est encore plus impopulaire en Chine qu'ailleurs. L'une des principales raisons à cela étant que la Chine exploite déjà ses citoyens par le biais d'une répression financière (d'autres répressions aussi, mais ce n'est pas le sujet ici) : les taux d'intérêt sur les dépôts bancaires sont limités à seulement 2,75 pour cent, moins que le taux d'inflation officiel - et tout le monde pense que le véritable taux d'inflation de la Chine est sensiblement plus élevé que ne l'admet son gouvernement.

Une rapide augmentation des prix, même associée à des augmentations de salaires rendra cette exploitation bien pire. Pas étonnant que le public chinois soit en colère contre l'inflation, et que les dirigeants chinois souhaitent l'arrêter.

Mais pour quelque raison que ce soit, que ce soit le pouvoir des intérêts de l'exportation, un refus de faire quoi que ce soit qui donnerait l'impression de céder aux exigences américaines ou une simple incapacité à penser de manière lucide, ils ne veulent pas s'attaquer à la racine du problème et laisser grimper leur monnaie. Au lieu de cela, ils tentent de contrôler l'inflation en augmentant les taux d'intérêt et en limitant le crédit.

C'est destructeur d'un point de vue mondial : avec une économie mondiale encore majoritairement déprimée, la dernière chose dont nous ayons besoin est d'acteurs majeurs qui poursuivent des politiques d'argent rare. Or d'un point de vue plus exclusivement chinois, le fait est que cela ne fonctionne pas. Les limitations de crédit s'avèrent difficile à durcir, et sont encore davantage ébranlées par l'afflux d'argent de l'étranger.

Les efforts pour refroidir l'économie ne donnant pas de résultat, la Chine a essayé de limiter l'inflation en contrôlant les prix - une politique qui fonctionne rarement. Surtout, c'est une politique qui a échoué lamentablement la dernière fois qu'on l'a essayée aux États-Unis, pendant les années Nixon (oui, cela signifie qu'en ce moment la Chine prend le chemin de Nixon).

Alors que reste-t-il ? Eh bien, la Chine a adopté la stratégie de la chasse aux coupables, en accusant la Réserve fédérale (à tort) d'être à l'origine du problème en imprimant trop de billets. Mais si le fait d'accuser la Fed peut soulager les dirigeants chinois, cela ne changera rien à la politique monétaire américaine, et ne fera rien non plus pour dompter le monstre de l'inflation chinoise.

Tout ceci pourrait-il vraiment se transformer en une crise à part entière ? Si je ne connaissais pas l'histoire économique, je trouverais l'idée improbable. Après tout, la solution au bourbier monétaire chinois est à la fois simple et évidente : commencer par laisser s'envoler la monnaie.

Mais je la connais, l'histoire économique, ce qui veut dire que je sais comment les gouvernements refusent, parfois pendant des années, de faire ce qu'ils doivent manifestement faire - et surtout en ce qui concerne les valeurs monétaires. Ils essaient généralement de maintenir leur monnaie artificiellement forte plutôt que faible, mais ce peut être une catastrophe dans les deux cas.

Alors notre nouvelle superpuissance économique est peut-être en route vers une crise économique sous une forme ou sous une autre, avec des dommages collatéraux au monde entier. Avions-nous besoin de ça ?

RTBF


Paul Krugman: "La Chine est peut-être en route vers une crise économique" - Le blog de la crise qui arrive

samedi 22 janvier 2011

L'essor vertigineux du trading algorithmique - LeMonde.fr






Qu'est-il donc arrivé le jeudi 6 mai 2010 à la Bourse de New York ? En quelques minutes, l'indice phare Dow Jones a chuté de plus de 9 %. Un vent de panique s'est emparé des marchés et 1 000 milliards de dollars se sont envolés. Si plusieurs causes sont évoquées, l'une d'elles, l'algotrading, est mise en avant. Peu connue, cette technique boursière a pourtant assuré en 2009 70 % du volume des 10 milliards d'échanges quotidiens réalisés sur les différentes places boursières aux Etats-Unis, selon Tabb Group, une société américaine de conseil et de recherche sur la finance.


L'algotrading, contraction de "trading algorithmique" (aussi appelé "high frequency trading", "trading à haute fréquence") ne cesse de gagner en importance. Cette pratique repose sur "des machines capables d'exécuter des ordres à toute vitesse et de tirer ainsi profit des écarts de prix minimes sur les valeurs […]. Ces outils d'un nouveau genre arbitrent, fractionnent, achètent et vendent. Leur dieu est le même que celui du trader à tête d'homme : le temps. A la différence que leur échelle de temps est le millième de seconde et que, en guise de cerveau, ils disposent de formules algorithmiques" (Mathieu Rosemain, Les Echos, 14 avril 2010). Le phénomène est  à relier au "turbo-capitalisme" identifié par le sociologue Paul Virilio dans une interview à Libération (25 mai 2010) devenu, pour certains, emblématique de cette "finance folle" qui a gagné la planète.
Son histoire est récente. Né aux Etats-Unis à la suite de l'informatisation des ordres sur les marchés financiers dans les années 1970 (voir la chronologie), le trading algorithmique a pris son essor au début des années 2000, quand la décimalisation a modifié la taille des ordres en fractionnant leur valeur, passée d'un minimum de 1/16 de dollar (0,062 5 dollar) à 0,01 dollar. Cela a changé la microstructure du marché en créant des différences plus petites entre prix offerts et prix proposés, favorables aux opérations automatisées.
Une décennie plus tard, le boom de l'algotrading est spectaculaire. Aux Etats-Unis, plus de 75 % des institutions financières et 95 % des traders institutionnels utilisent des stratégies de trading algorithmique. Selon la société Celent, le trading à haute fréquence constitue près de 42 % des volumes d'actions traités et atteindra 54 % au dernier trimestre 2010. Les plus grosses sociétés américaines de trading algorithmique, comme Getco ou Citadel, traitent parfois de 10 à 20 % des actions de grandes sociétés cotées.
L'Europe est "en retard" en la matière : l'algotrading y est responsable d'un ordre sur quatre, selon le cabinet d'études américain Aite Group. Mais il pourrait monter à 45 % des volumes quotidiens dans deux ans. Celent prévoit surtout un développement en Asie, avec la modernisation notamment de la Bourse de Tokyo. Mais d'autres régions du monde s'intéressent à cette technique, comme l'Amérique latine, attirées par la promesse de plus de liquidité, qui rend les investissements moins coûteux et plus simples.
Les enjeux financiers sont considérables : 2 % des 20 000 firmes de trading américaines utilisent ces techniques et ont réalisé en 2008 un bénéfice de 21,8 milliards de dollars. D'autant qu'une partie des échanges se fait grâce à l'essor des"dark pools". Ces plates-formes électroniques opaques capteraient pas moins de 4,1 % des volumes échangés en valeur en Europe, selon Tabb Group. Les échanges opaques pourraient représenter 7 % des échanges de titres en 2010 et bénéficieraient de l'essor et de la sophistication croissante de l'algotrading.
Les enjeux sont donc considérables et le ticket d'entrée ne cesse de s'élever. Les teneurs du marché comme Getco, les fonds spéculatifs et les Bourses elles-mêmes se livrent à une bataille technologique coûtant des centaines de millions de dollars d'investissements – pour gagner les quelques fractions de seconde qui leur permettront d'empocher des bénéfices juteux. Les opérateurs boursiers ont aussi compris leur intérêt. Progressivement, ils proposent à leurs membres de louer des serveurs à quelques mètres, voire quelques centimètres du cœur des échanges électroniques. C'est ce qu'on appelle la "co-location". On estime qu'à chaque centaine de miles (160 kilomètres) supplémentaire de distance du lieu de l'opération, 1 millième de seconde est ajoutée à celle-ci : ce qui peut faire perdre une opération ou gagner des millions.
Une fluidité accrue du marché
Les partisans de l'algotrading mettent en avant deux arguments en faveur de cette technique boursière :
  • Les places financières les plus automatisées, comme le Nasdaq (marché des valeurs technologiques aux Etats-Unis), ont gagné des parts de marché par rapport à celles qui le sont moins, comme le New York Stock Exchange (NYSE). Les économies d'échelle ont contribué à diminuer les commissions sur les opérations et contribué aussi à la consolidation des places boursières, c'est-à-dire au rapprochement entre les Bourses.
  • Par ailleurs, un des bénéfices évidents pour les investisseurs est "la réduction des spreads [écarts] – différence entre le prix auquel un acheteur est désireux de payer un instrument financier et le prix auquel un vendeur est prêt à le vendre – ainsi qu'un accroissement de la liquidité" (Chicago Fed Letter, mars 2010, en PDF). La liquidité améliorée du marché boursier signifie qu'il est plus facile d'y échanger des valeurs, ce qui le rend plus attractif pour les investisseurs. C'est en tout cas l'argument avancé par les traders à haute fréquence. Ces opérations n'entraînent pas non plus une volatilité accrue du marché, c'est-à-dire une amplification de la fluctuation des cours. De même, selon la Réserve fédérale américaine (Fed), elles n'augmentent pas l'instabilité des devises.

Mais comme le souligne Yann-Eric Le Boulch, président de CM-CIC Securities, l'algotrading aboutit aussi à une fragmentation de la liquidité en multipliant les ordres de plus en plus fins, ce qui accroît les coûts de négociation et les frais informatiques. Les intervenants traditionnels peuvent y être perdants, même si la concurrence entre les Bourses fait baisser les prix.
Un faisceau de risques multiformes
Les risques engendrés par l'algotrading sont multiples. D'abord le risque d'erreurs lors des opérations est accentué lorsque l'accès des clients aux opérations se fait via les machines, sans que cet accès soit filtré. Selon Robert L. D. Colby, ancien vice-directeur de la division trading et marchés de la Securities and Exchange Commission (la SEC, le gendarme de la Bourse américaine), en deux minutes, des centaines de milliers d'ordres valant des milliards de dollars peuvent être donnés. L'accroissement de la vitesse des opérations sans contrôle peut donc générer des pertes considérables. L'indice Dow Jones Industrial Average avait ainsi chuté de 100 points en 2002 quand un courtier de la banque Bear Stearns avait entré par inadvertance un ordre de vente de 4 milliards de dollars au lieu de 4 millions. Vu la vitesse des opérations, plus de 600 millions de dollars d'actions avaient été échangés avant que l'erreur ne soit détectée. En 2003, une société de trading américaine était devenue insolvable en seize secondes quand un de ses employés s'était trompé dans une opération, rapporte la Fed de Chicago dans un document récent (lire l'entretien avec Thierry Foucault, professeur à HEC).
L'algo-trading pose également le problème d'un accès équitable au marché. Cette technique avantage les intervenants de grande envergure qui peuvent négocier numériquement de larges volumes de titres, presque à la vitesse de la lumière. Ce qui pose la question de la formation des prix sur le marché : celle-ci est-elle sincère, dénuée d'intérêt ? Ou au contraire, est-elle biaisée ? Si tel est le cas, on s'écarterait d'un fonctionnement efficient des marchés financiers (lire l'entretien avec Bénédicte Doumayrou et Arnaud Oseredczuk).
Quelle utilité sociale ?
Sans compter que l'algo-trading a permis le développement de pratiques inéquitables. A l'été 2009, une forme particulière de trading à haute fréquence a retenu l'attention : les flash orders. Par cette pratique, les Bourses autorisent certains clients, contre commission, à regarder brièvement les ordres avant qu'ils ne soient placés et orientés vers des plates-formes rivales (voir notre infographie sonore Le "flash-order", un délit d'initié légal ?). Les flash orders, très critiqués par les autorités de régulation boursière, sont accusés de fausser les fondements du marché libre. Deux opérateurs américains, Nasdaq OMX et Bats, ont d'ailleurs décidé de les abandonner.
Aussi, certains s'interrogent sur l'utilité "sociale" du trading algorithmique. Le Prix Nobel d'économie 2008, Paul Krugman, s'est ému de la montée en puissance de ces méthodes de spéculation qui, selon lui, ont largement contribué aux profits élevés de la banque d'affaires Goldman Sachs"Cette méthode constitue une sorte de taxe pour les investisseurs qui n'ont pas accès à ces ordinateurs super-rapides, écrit-il dans le New York Times en août 2009. La Bourse est censée allouer le capital aux utilisations les plus productives, comme par exemple aider les sociétés qui ont de bonnes idées à lever des fonds." Or, relève l'économiste, les courtiers qui donnent leurs ordres "un trentième de seconde plus vite que les autres" ne contribuent guère à "l'amélioration de cette fonction sociale".
Quant au risque d'accroître les bulles spéculatives et donc, éventuellement, de provoquer des krachs, il n'est pas encore établi. On se rappelle cependant que le krach d'octobre 1987 a été en partie aggravé par le trading informatisé et la stratégie d'assurance de portefeuille, rappelle Paul Wilmott, fondateur d'une revue de finance quantitative, dans une tribune au New York Times. Et plus récemment, le mini-krach du 6 mai a renforcé les inquiétudes sur cette pratique boursière. Si l'on ne sait pas qui a déclenché cette chute boursière, le trading à haute fréquence est mis à l'index par les régulateurs, notamment la SEC. La question d'une meilleure régulation du phénomène est posée.
Les régulateurs en phase de consultation
Alors que le trading algorithmique prend de l'ampleur sur toutes les places mondiales, les autorités de régulation, aux Etats-Unis et en Europe, sont en phase de consultation afin de déterminer des mesures d'encadrement pour ces pratiques. Fin avril, la Securities and Exchange Commission (SEC), chargée de réguler les marchés financiers aux Etats-Unis, a lancé une consultation avec les principaux acteurs, étendue sur deux mois.
Depuis janvier, le régulateur américain s'est saisi du dossier du trading à haute fréquence et a esquissé une série de mesures. La première consiste à identifier les traders spécialisés dans ce genre de transactions et donner à la SEC des informations sur les opérations financières qu'ils réalisent. Cette obligation s'appliquerait à environ 400 cambistes officiant sur les places américaines, dont les transactions dépassent les 2 millions d'actions échangées, ou des volumes supérieurs à 20 millions de dollars (15,2 millions d'euros) par jour.
La SEC envisage aussi des mesures garantissant un accès équitable aux marchés. Dans un rapport préliminaire publié en janvier, l'organe de régulation se demandait en effet si "le fait que des traders professionnels sont capables de réaliser des opérations plus rapides rend l'accès aux marchés injuste pour les particuliers ?" De plus en plus de sénateurs, parmi lesquels Ted Kaufman du Delaware et Mark Warner de l'Etat de Virginie, font pression par ailleurs sur le régulateur pour qu'il donne des réponses sur le rôle des échanges à haute fréquence sur les marchés.
Dans le sillage de la SEC, la Commission européenne s'intéresse également de près au trading à haute fréquence. La problématique, à l'échelle européenne, consiste à étudier les conséquences de la directive sur les marchés d'instruments financiers dite "MIF", du 21 avril 2004. Celle-ci, entrée en vigueur le 1er novembre 2007, "a importé le mode de fonctionnement américain et notamment mis fin au monopole des marchés réglementés", indique un rapport sénatorial de la fin de l'année 2009.
Dark pools et colocation
En avril, le CESR (Committee of European Securities Regulators), situé à Paris, a lancé une consultation afin de déterminer l'impact de l'algo-trading en Europe. Trente-neuf institutions, représentant les principales parties prenantes, telles que la banque, les assurances et la gestion d'actifs, y participent.
La question des "dark pools", qui traitent des ordres anonymisés et supérieurs à la"taille normale de marché", est l'un des objets d'étude. Un autre centre d'intérêt est le régime de la "colocation", qui permet aux traders à haute fréquence de placer leurs serveurs à proximité de ceux des Bourses. Si cette initiative réduit les délais de latence pour passer un ordre, elle pose la question d'un avantage injuste. Après cette phase de consultation, la Commission européenne devrait faire ses propositions en 2011, ensuite soumises à l'approbation des Etats membres.
En France, l'Autorité des marchés financiers a pour sa part estimé, dans sonrapport sur la "cartographie des risques 2010", paru fin mai, que la pratique du trading à haute fréquence menace "l'intégrité du marché dès lors que les stratégies de trading sont détournées de leur objectif initial pour être utilisées à des fins de manipulation de marché". Le régulateur français fait également valoir que les investissements nécessaires en technologie, infrastructure et savoir-faire pour entrer dans ces marchés lucratifs représentent une barrière à l'entrée, susceptible de créer des distorsions de concurrence.

Edouard Pflimlin et Laurent Checola


L'essor vertigineux du trading algorithmique - LeMonde.fr

vendredi 21 janvier 2011

Une vue contrarienne sur le devenir de l'euro

Depuis la crise, je me suis trouvé en contradiction avec beaucoup de bloggers américains qui annonçaient les pires choses concernant l'avenir de l'euro , y compris sa disparition. Ce sont des blogger qui ont souvent été corrects à propos de la hausse de l'or depuis des années, mais qui à mon avis méconnaissent la volonté politique en faveur de l'euro sur notre continent.

Tout en constatant la dévalorisation de toutes les monnaies papier (l'euro comme le dollar) je pense personnellement que la devise euro ne risque pas de disparaître de sitôt.




Voici l'avis "contrarien" (vu du point de vue "mainstream") de John Dessauer, qui donnent de bons arguments. 
Je pense comme lui que même si l'euro baisse il ne disparaitra pour autant. On pourrait même dire, au contraire, car sa dévaluation augmente ses perspectives économiques.


D'ailleurs est-ce que les allemands n'ont pas été les premiers bénéficiaires de la "crise" de l'euro ?


Voici l'interview dans MarketWatch :



CHAPEL HILL, N.C. (MarketWatch) — Concern about the fate of the euro is disrupting the markets yet again. One of the triggers this time around: A threat from Moody’s that it might downgrade Portugal’s debt.
Yet a veteran observer of the European economy is advising clients not to get carried away with forecasts of doom and gloom. He is John Dessauer, who in the 1970s worked for a multinational bank in Switzerland and who, since the decades since then, has been a money manager in this country.Another reason to pay attention to his views: In July, when I last checked in with Dessauer, he was in the process of modifying his previously bearish views about the euro — and that he was “feeling more positive about the euro’s prospects.” Since then the euro has appreciated smartly against the U.S. dollar (EURUSD 1.3529+0.0059+0.4379%), rising from $1.26 at the time of my July column to $1.35 today. ( Read my Jul. 7, 2010, column.)
What follows are Dessauer’s responses to the questions I posed to him earlier this week:
How do you judge the euro’s prospects in light of recent developments?
I think that the euro’s prospects are better than many commentators think they are. One very encouraging straw in the wind was Estonia’s decision at the beginning of the year to join the European Monetary Union. Why would they want to do that, if the euro in fact were doomed?
Is that the only piece of good news right now for the euro?
No, there’s more. I’m also impressed by investors’ apparent behavior towards the various European countries in danger of default. Much of the money that those investors have been withdrawing from those countries has been shifted to banks in other European countries, such as Germany and France. As a result, not as much money has left the euro region as we might otherwise have expected.
An analogy might be to what happens in the U.S. when investors pull money from a particular problem bank and deposit it in another U.S. bank. That transaction has no impact on the dollar, of course; and we’re seeing something similar in Europe right now.
Is China supporting the euro by shifting large amounts of their dollar reserves into euro-denominated assets?
Though this is a story that has gained some credence recently, I tend to discount it. As best as I can tell, China is not reducing its dollar-denominated reserves in any big way. And I predict that it will continue to heavily buy U.S. government debt.
One thing that China can do, and increasingly is doing, is to reduce the average maturity of the U.S. government debt that it holds. By doing so, China ups the pressure it puts on the U.S. government — since this increases the amount of debt that the Treasury must refinance in the near future. It’s a shrewd move on China’s part, and helps to explain much of the backdrop and context of the visit to Washington of China’s President Hu Jintao.
Are you therefore bullish on the euro?
I am bullish to the extent that I think that the euro will survive. But that doesn’t necessarily mean that the euro’s value will appreciate in U.S. dollar terms. I believe that the dollar, flawed as it is, is nevertheless the least damaged of the major currencies. I think one of the big surprises of 2011 will be a markedly stronger U.S. dollar.

A contrarian view of the euro’s prospects Mark Hulbert - MarketWatch

Représentation de l'univers media (US)

Superbe représentation du nombre d'utilisateurs des différents média.



Factsheet: The U.S. Media Universe | Nielsen Wire

jeudi 20 janvier 2011

Historique du ratio CAC40/SPX500

Pour mettre en perspective l'observation de la divergence toute récente entre le CAC et le SPX, voici l'historique du ratio entre ces deux indices :

Il est peu probable que cela s'inverse tout de suite, puisque cela dure depuis 2007.

Divergence entre SPX500 et CAC40

Depuis Midi aujourd'hui, on observe une divergence entre le US SPX 500 et le CAC40. C'est assez rare pour être relevé.


mercredi 19 janvier 2011

Qu'est ce qui arrêtera la FED et les autorités américaines ?


Alors que le CAC40 explorait de nouveaux sommets la semaine dernière, j'étais en train de lire un article signé par un certain Chris Martenson (Guest Post: Don't Worry - They'll Just Change The Rules | zero hedge).
Je ne connaissais pas encore cet analyste, mais la lecture de cet article à cet instant précis commença à me glacer le sang. .

Et si j'avais tout prévu à l'envers ?

Et si c'est l'inflation qui allait désormais l'emporter dès maintenant, grâce aux mesures des autorités (QE1, QE2, etc...), malgré l'alerte déflationniste et le mega-krach que nous avions connu en 2008.

Comme souvent, tout est question de timing, et c'est bien la difficulté. Mais étudions pour l'instant l'argument ultime de la thèse inflationiste.

Au fond cet analyse de Chris Martenson était en train de développer mon idée initiale de l'économie américaine qui date de 2006, que j'avais eu avant la crise: à savoir que les autorités américaines avaient des moyens (et une volonté) illimités pour prévenir le développement de la crise, même si c'est au prix d'une inflation incontrôlée à plus long terme. (Théorie aussi désignée sous l'expression "Helicopter Ben" et qui a été en partie contredite par le krach spéctaculaire).

Mais surtout l'auteur était en train de forcer un coin dans une des failles de l'argument déflationniste que j'ai entre temps adopté et qui se base principalement sur la dynamique de l'implosion des créances causée par les pertes sur les défauts de paiement, et de la baisse des actifs qui en découle.

La faille est : "qu'est ce qui se passe si le gouvernement permet de cacher ces mauvaises dettes de façon indéfinie en laissant la FED les racheter à leur valeur nominale ?"

Il y a déjà eu plusieurs précédents montrant que les autorités peuvent tordre les règles existantes. Sans être un théoriste de la conspiration, n'importe quel observateur attentif est obligé de l'admettre. (on peut citer comme exemple: la résolution du Flash Krach, qui a entrainé l'élimination "arbitraire"de nombreux trades, les règles de la CFTC à géométrie variable concernant les tailles limites de position , et enfin la NON-interdiction du Flash Trading)

On pourrait rétorquer qu'il s'agit uniquement de règles de marché très techniques qui ne concernent pas l'économie réelle.

Mais lorsqu'il s'agit de l'économie réelle, que se passe-t-il ? Il est vrai qu'il y a le "Foreclosure Gate" Il faudrait suivre davantage ce qui se passe sur ce front, et comment les autorités vont s'y attaquer. On pourrait s'attendre par exemple, à ce que tout soit oublié et mis de coté, au mépris des règles antérieures. Résultat : les créanciers ne réclament plus leur argent, mais en échange reçoivent de l'argent (nouvellement créé) de la FED. Je schématise, mais en gros c'est cela qui est en germes.

Et tous les mécontents et les rigoristes pourraient ne pas avoir suffisamment de poids politique pour l'empêcher.
Quand on voit le dernier "Deal" entre les Démocrates et les Républicains ("on garde les réductions d'impots très couteuses pour les riches, et en échange, on garde aussi les très couteux programmes sociaux pour les pauvres"), il semble y avoir un consensus pour la politique de l'autruche et donc par extension, la violation des règles prudentielles et l'ouverture en grand des vannes des liquidités.

C'est là où se situe le doute que ce genre d'arguments fait germer en moi, au sujet de la crainte déflationniste.


Donc, si personne à l'intérieur des Etats-Unis ne peut s' opposer à cette fuite en avant d'assouplissement monétaire, sérieusement, qui pourrait les en empêcher ?

- Les chinois ? Ils sont sans doute coincés avec leur "peg" au dollar, même si ils cherchent actuellement à diversifier leurs réserves de change.
- Les européens ? N'en parlons même pas, ils ont suffisamment de problèmes de leur coté pour maintenir un semblant de cohérence à la zone euro


Peut-être que ce qui reste capable de limiter la volonté de la FED, ce sont "les rentiers de la planète" qui pourraient s'y opposer ?

Et par "rentier de la planète", j'entend d'abord, ceux qui possèdent une richesse établie qu'il leur suffit de faire fructifier : le pétrole.

Je parle donc des pays producteurs de pétrole, qui n'ont pas intérêt à être payé dans une monnaie dévaluée (que ce soit par rapport aux autres devises ou par rapport à l'or).

Et c'est justement déjà le cas depuis le deuxième semestre 2008. Malgré le rebond de 2009-2010, le niveau des prix du pétrole exprimé en euros n'est pas encore revenu au plus haut observé début Juillet 2008. Il semble même que la tendance se soit inversée.

Pareil pour le cours du pétrole en or qui est sorti d'un canal relativement élevé qui tenait depuis le début des années 2000.

Si cette tendance se poursuit les producteurs de pétrole pourraient perdant ou en tout cas devenir moins gagnants.

Dès lors ces producteurs de pétrole vont être de plus en plus tenté de vendre leur pétrole dans d'autres devises que le dollar, ou bien de convertir instantanément leurs dollars en d'autres richesses, ce qui pourrait précipiter la chute du dollar.

L'autre option pour protéger leurs revenues (ainsi que leurs actifs à plus long terme) est de limiter leur production de pétrole, ce qu'ils n'auraient aucun mal à faire, et ce qui aurait les mêmes conséquences (hausse du pétrole en dollars)

Et cela est d'autant plus vrai que le moment du" Peak Oil" se rapproche dangereusement.

Là est la véritable menace pour les Etats-Unis et le dollar et ce qui pourrait remettre en cause leur politique monétaire.

Mais il s'agit d'une partie de billard à plusieurs bandes.

Dans une certaine mesure le dollar faible bénéficie à la croissance, mais son corrollaire (pétrole élevé) nuit à la croissance. L'idéal serait donc de rester à l'intérieur d'un canal. Mais les cours restent rarement raisonnable.

Toute la difficulté consiste à connaitre le seuil à partir de laquelle la dynamique s'inverse.

En 2008 on a connu un paroxysme (dollar faible, pétrole élevé) qui a sans doute contribué à déclencher la récession (si l'on met de coté le Krach qui était concomittant).

Il se peut que le seuil de "paroxysme" soit plus bas cette fois-ci, à cause de l'état convalescent de l'économie, américaine en particulier qui est si sensible aux variations des prix du pétrole.

Et c'est pourquoi on pourrait ne pas revoir les sommets de prix du pétrole de 2008, et observer un retournement plus tôt.

Pourquoi écrire un blog ?

Ce post de The Big Picture résume bien les raisons de "bloguer" :

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The latest spasm careening through the blogosphere tangentially referred to a minor rev share offer from Seeking Alpha, one of the major blog aggregators. We saw the usual hand wringing discussions of “blogonomics,” as well as an article discussing the challenges of blogging (its hard).

Pretty much, most missed the point (though props to Abnormal Returns for getting the philosophy right: Blogging: a means not an end).

I can think of many reasons why someone might start and maintain a blog:

Blogs? Yeah We Got That

1. You have something to say

2. You enjoy the craft of writing

3. You want to figure out what you think, and do so in public

4. You want to be part of a larger community of like minded individuals

5. You have a hobby or interest that you are really, really into

6. You want to maintain a presence on the Intertubes

7. You have an expertise and you want to share it

8. You have an eye for content (text, graphics and video) and you enjoy leading other people to them

9. You want to create a permament online record of what you are reading, looking at or thinking about

10. You like engaging in debate with total strangers

That’s off the top of my head.

Note that each of these bullet points begins with YOU. Blogs are about what YOU want to produce, regardless of how many readers shows up. The Big Picture would more or less be the same content with 100 or a 100,000 daily readers.

People are often surprised to learn that I write for me, not for the readers. That keeps it honest (as opposed to the SEO-driven content-farm material). It also helps to quiet the voices in my head.

Notice what I specifically did not list as reasons to blog:

1. building a business;

2. developing a brand;

3. monetizing content;

4. getting media exposure;

5. Getting a book deal;

6. Getting bought by a larger company.

While all of these things may come about through a blog, they are not, and should not be, the purpose of writing a blog. Instead, if you happen to produce outstanding content and have great insight, then these things might occur (emphasis on might).

If you want to pour your thoughts out on a daily basis because you find the process helpful and gratifying, then by all means, have at it. If you seek fame or fortune through blogging, be aware of the long odds you face: Very, very, very few people manage that.

I find the process very worthwhile. I’ve been doing it — first on (the now defunct) Geocities, then Typepad, and now WordPress — for about a decade.

If any of those first 10 factors apply to you, than give it a whirl. No pressure, you never know what might happen.

If your motivations are in those half dozen reasons not to blog, well then good luck — you are going to need it . .

Why Blog? | The Big Picture

lundi 17 janvier 2011

Chine, Once d'or, Krach

Il y a quelques temps j'avais étudié une théorie selon laquelle le marché haussier de l'or des années 2001-2010 serait uniquement dû à la croissance de la Chine et à ses achats croissants d'or (pour combler le retard qu'ils avaient pris dans leurs réserve de banque centrales.

Puisque je viens d'étudier les causes et conséquences possibles d'un krach de la Chine, il faudrait donc aussi par suite évoquer le scénario d'un krach de l'or.

Jusqu'à présent je prévoyait une correction de court terme au cours de l'année 2011, avant une reprise de la hausse pour atteindre une sommet de long terme aux alentours de 2015.

Mais peut-être devrions nous étudier aussi un scénario qui verrait la "bulle" de l'or exploser dès 2011, et qui serait donc consécutif avec le krach de la Chine.

C'est en tout cas la théorie de l'article ci-dessous :

(Note : Je ne souscris pas vraiment à la théorie d'un krach de l'or dans l'immédiat, mais par contre je trouve intéressant d'étudier les relations entre le marché de l'or et les conséquences potentielles d'un krach de la Chine)


eScholarship: Log-Periodic Oscillation Analysis Forecasts the Burst of the “Gold Bubble” in April – June 2011

vendredi 14 janvier 2011

Des amis d’Antoine de Léocour interpellent le ministre de la Défense - Issues de secours

En dépit de la mort de Vincent Delory et d’Antoine de Léocour, la gestion par les autorités françaises de la prise d’otage au Niger bénéficie du soutien quasi unanime de la classe politique. Pourtant, les circonstances du décès des deux ressortissants français demeurent obscures. Au-delà, la part de la raison d’Etat et des intérêts sous-jacents dans la gestion de ces événements interpelle les acteurs de l’aide et membres de la société civile confrontés au risque d’enlèvement.
La lettre que nous reproduisons ici vient d’être adressée au ministre français de la Défense par des amis d’Antoine de Léocour. Parce qu’elle interroge la conduite des autorités et soulève un certain nombre de ces questions peu discutées au-delà de cercles restreints, nous avons décidé de la relayer sur ce blog, avec l’autorisation des auteurs.

FRANCE-NIGER : LETTRE OUVERTE
AU MINISTRE FRANÇAIS DE LA DEFENSE ET DES ANCIENS COMBATTANTS


Poitiers, le 12 janvier 2011

Monsieur le Ministre de la Défense et des Anciens Combattants,

Nous condamnons unanimement l’acte de barbarie qui nous prive aujourd’hui d’un ami cher.
Cependant, votre empressement à justifier l’intervention militaire qui a conduit à la mort d'Antoine de
Léocour et Vincent Delory nous a beaucoup surpris.

Réduire l'analyse de ce drame à un discours sécuritaire ne fait qu’alimenter grossièrement la presse à
sensations. Cela occulte totalement les enjeux globaux de la situation économique et politique que
traverse la zone sahélienne. Les épiphénomènes que nous vivons actuellement participent des
conséquences de politiques étrangères occidentales vis-à-vis de ces régions.

«Ne rien faire, c’est prendre un double risque». Vos déclarations nous amènent à nous interroger sur la mission de l’armée française: consiste-t-elle à abréger les souffrances de ses ressortissants (emmenés par les ravisseurs [...] et on sait ensuite comment ils sont traités) lorsque vous, M. Le Ministre de la Défense et M. Le Président de la République, Chef des Armées n'êtes pas en mesure d'envisager une autre solution, plus digne? Ou a-t-elle pour objectifs de démontrer —quel qu'en soit le prix— que la France est prête à entrer dans l'escalade de la violence au nom de son combat pour la démocratie et contre le terrorisme (ne rien faire, c’est donner un signal que la France finalement ne se bat plus contre le terrorisme)? Sachez qu'à nos yeux la raison d’Etat ne doit jamais l’emporter sur le respect de la vie des citoyens.

Nous sommes particulièrement indignés par le ton de vos propos et de ceux de la majorité de la
classe politique française dans un consensus national sans fausse note. Nous croyons comprendre
que la France, patrie des Droits de l’Homme, sacrifie ses ressortissants sur l’autel d’orientations
stratégiques occultes. Vous avez effectivement pris le parti de vous mettre à l’abri de tous moyens de
pression en excluant l’option des négociations.

Nous nous inquiétons également du traitement différencié réservé aux citoyens et victimes en fonction
de ce que leurs employeurs représentent pour les intérêts de la France.

En conclusion, si vous «assumez» si bien cette mission, sachez dire aux Français qu’elle est un échec
et prenez véritablement vos responsabilités en démissionnant. Si un tel courage vous manque, alors
ayez au moins la décence de laisser reposer en paix les âmes d’Antoine et de Vincent en stoppant
toute récupération politique de cet assassinat sordide.

Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de nos salutations distinguées.

Les amis de Master 2 d’Antoine de Léocour
Régis Belmonte
Amélie Benokba
Elodie Bordrie
Marielle Cartiaux
Marion Leriche
Marie Marchand


Des amis d’Antoine de Léocour interpellent le ministre de la Défense - Issues de secours

jeudi 6 janvier 2011

Parier sur la déflation


Initialement j'ai commencé à investir dans le secteur de l'or en pensant que c'était une protection contre l'inflation, ou même l'hyper-inflation qui nous attendait.

Depuis, j'ai raffiné mon analyse macro-économique à mesure que j'ai étudié le phénomène et les ressorts des mécanismes du "leverage" et je pense maintenant que les forces déflationnistes seront plus fortes que les efforts inflationnistes des banques centrales, en tout cas à moyen terme.

L'inflation voire l'hyperinflation est tout à fait possible, mais ce sera une conséquence de la déflation qui frappera encore comme en 2008.

Par ailleurs, que l'on soit en inflation ou en déflation, je suis extrêmement sceptique au sujet des marchés actions à long terme, qui n'ont pas encore suffisament corrigé leurs excès de 2000.

Quant à l'or il est une protection aussi bien contre la déflation que l'inflation. (et les actions aurifères également peuvent très bien performer en situation de déflation). C'est un des cas lorsque l'or est décorrélé des matières premières.


L'article suivant (qui cite Gary Schilling) donne de très bons arguments en faveur de la thèse déflationniste.

Il provient de la rubrique Buttonwood de "The Economist", que je trouve en général beaucoup plus pertinent que le reste du magazine.

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An economist advises investors to expect deflation
Buttonwood Jan 6th 2011 | from PRINT EDITION


THE debt crisis has presented investors with an extremely awkward dilemma. Debt ratios, relative to GDP, are so high that it seems unlikely that most developed economies can grow their way out of the mess. That leaves the unappealing options of default, Japanese-style stagnation or rapid inflation to erode the real value of the debt burden.

Selecting the right portfolio to take advantage of these different scenarios is very difficult. An inflationary outcome would encourage investors to buy commodities and sell Treasury bonds; a deflationary outcome would suggest the reverse. Equities might perform better than government bonds in the event of inflation, but might still deliver negative real returns as they did for much of the 1970s. Cash may provide security but offers virtually nothing in yield.

In a new book “The Age of Deleveraging: Investment Strategies for a Decade of Slow Growth and Deflation”*, Gary Shilling, an economist, argues for the deflationary outcome. He expects American GDP growth to average only 2% over the next decade as the economy struggles to deal with the debt burden.

The baby boomers will be forced to increase their savings as they approach retirement, he argues. Heavier regulation will weigh on the business sector and governments will be forced to tighten fiscal policy. As a result of all this, there will simply be too much spare economic capacity to generate inflation, despite the Federal Reserve’s attempts at quantitative easing (creating money to buy assets). China, in particular, has indulged in an investment boom, building enormous excess capacity that will keep downward pressure on global prices.

Mr Shilling is sceptical about the appeal of Wall Street in such circumstances. He points out that American equities are significantly overvalued on the best long-term measure, the cyclically adjusted price-earnings ratio which smooths profits over ten years. Total real returns are likely to average 2-3% annually over the next decade, much lower than investors seem to be expecting.

Nor is Mr Shilling very optimistic about emerging markets, since he believes they are still dependent on American consumption. Following the same reasoning, he is also sceptical about credit-card companies, most home builders and companies selling big-ticket consumer items (such as cars). And his deflationary view inclines him against exposure to commercial property and commodities.

Instead Mr Shilling thinks that investors should own long-dated Treasury bonds. He thinks that the yield on the 30-year issue, currently around 4.5%, could fall to 3% or below, as it did briefly in 2008. In addition, investors should own high-quality corporate bonds, stocks with solid dividends and those exposed to consumer basics, such as food. He also believes that the dollar will do well, given that it is undervalued in purchasing-power-parity terms and that other regions, notably Europe, face big debt problems of their own.

Publishing deadlines are unforgiving to authors writing about the financial markets and recent events have not been helpful to Mr Shilling’s thesis. Commodity prices were still weak in the summer of 2010, when the book appears to have been written, but they rebounded in the second half of the year. Stockmarkets also seemed to recover from the shock of the sovereign-debt crisis, rallying strongly in the last quarter of 2010. The 30-year Treasury-bond yield has risen sharply from a low of 3.5% in August. And the latest batch of American economic data (such as the purchasing managers’ indices) have tended to point in the direction of fairly robust growth this year.

None of this proves that Mr Shilling, who has made some shrewd market calls in the past, will be proved wrong in the long run. Many of the world’s economic problems, from weak American housing and European fiscal weakness to global economic imbalances, have not gone away. Debt has simply been transferred from the private to the public sector. The latest growth figures may be just a blip: even Japan has had some strong quarters in the past 20 years.

But it does suggest that investors cannot afford to put all their eggs in the deflationary basket. Inflating away the debt is still an option if the authorities try hard enough. A portfolio exposed to the long-term debt of a government that has just opted to cut taxes in the face of a trillion-dollar deficit would suffer heavy losses if Mr Shilling turns out to be wrong.



* Published by Wiley, 512 pages, $39.95

La magouille Facebook/Goldman Sachs vue par Marketwatch

Un autre article sur le sujet Facebook/Goldman

Celui là provient d'une publication beaucoup plus mainstream que le Blog de Reggie Middleton, puisque Marketwatch fait partie du groupe Wall Street Journal/Dow Jones.

Cependant, même chez eux on ne peut s'empêcher de s'étonner devant le contournement de la régulation.

A ce stade Facebook devrait être introduit en bourse, purement et simplement pour être régulé normalement, et avoir l'obligation de présenter des comptes audités et non marchandé dans des deals d'arrière boutique par Goldman.

Mais cela a l'avantage de générer des commissions pour Goldman et de préserver l'illusion du soi-disant "phénomène"Facebook. (en réalité ,des phénomènes comme ceux-là, on en a déjà vu des dizaines, voire des centaines depuis les débuts d'internet).

En attendant le krach 2.0, circulez il n'y a rien à voir.

Facebook deal has some unsavory aspects Therese Poletti's Tech Tales - MarketWatch

lundi 3 janvier 2011

Les quatre étapes d'un marché baissier séculier

Une analyse de Morgan Stanley Europe

Elle date de l'été dernier, ce qui laisse à penser que nous sommes maintenant proche du retournement après la croix.




Four Stages of Secular Bear Markets | The Big Picture

Valorisation du marché de puis 1900



Le site dshort.com est en train de devenir une de mes sources favorites.

Son intérêt est de fournir des faits vérifiables et sur des longues périodes. C'est un outil indispensable pour prendre des décisions d'investissement.

Ce graphique qui montre les période de survalorisation et de sous-valorisation des actions, montre encore une fois que le marché est déjà surévalué actuellement.

De la même façon , lorsque l'on observe le graphe de l'indice S&P500 depuis 1871 et la droite de tendance du dow jone de puis 1885, on s'aperçoit que les indices actions pourraient très bien reprendre leur marche baissière pour corriger les excès des années 2000.

Seulement, ce genre d'analyse ne fournit pas de timing à court-terme.

Ainsi la hausse actuelle pourrait très bien continuer encore trois mois (comme le pronostique Barry Ritholtz), ou bien s'arrêter dès demain.




dshort.com - The Q Ratio and Market Valuation

Rendement moyen des actions durant différentes périodes


Un graphique original et très intéressant dans le New York Times.

Chaque petit "pixel" représente une période donnée dans l'histoire de la bourse. En absisse on a le début de la période où on investit, et en ordonnée la fin de période.La couleur désigne la performance durant cette période.

A long terme il est important de déterminer dans quelle période on se situe.



In Investing, It’s When You Start and When You Finish - Graphic - NYTimes.com

A la Une...

Est-ce que le Dollar est en train de s'effondrer ?

Je suis de retour sur ce blog, initié il y a maintenant plus de 15 ans. L'occasion de faire le point sur les thêmes principaux qui ont o...